
Des secouristes cherchent des victimes dans les décombres d'un bâtiment de la bande de Gaza, le 6 décembre 2025 © Eyad BABA / AFP
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a jugé mardi 9 décembre impossible à ce stade de passer à la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, au vu des "violations" commises selon lui par Israël, au moment où se multiplient les tractations diplomatiques
Fruit de fortes pressions américaines, la trêve est entrée en vigueur le 10 octobre, soit un peu plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre 2023, contre Israël.
Mais elle reste très fragile, les deux belligérants s'accusant mutuellement et de façon quasi-quotidienne de la violer.
La deuxième étape "ne peut pas commencer" tant qu'Israël "poursuit ses violations de l'accord et se dérobe à ses engagements", a déclaré Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, dans un entretien avec l'AFP.
Il accuse notamment Israël d'"entraver" l'acheminement de l'aide humanitaire, ajoutant que le mouvement islamiste a demandé aux pays médiateurs de faire "pression" pour que soit respectée la première phase.
Peu après, une source sécuritaire israélienne a annoncé à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, la réautorisation à partir de mercredi du transit de l'aide à destination de Gaza en provenance de Jordanie.
Poursuite des opérations militaires
L'accord de trêve entre Israël et le Hamas a été arraché après des mois de pourparlers indirects, impliquant plusieurs pays médiateurs, notamment les États-Unis, le Qatar ou encore l'Égypte.
C'est le premier acte d'un plan de paix présenté en septembre par le président américain Donald Trump, qui doit recevoir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aux États-Unis le 29 décembre.
Il a permis un retrait partiel des troupes israéliennes de la bande de Gaza, et des échanges d' otages israéliens contre des détenus palestiniens emprisonnés par Israël.
Mais des violences continuent à secouer le territoire, avec notamment la mort de plus de 370 Palestiniens dans des frappes israéliennes, et de trois soldats israéliens dans le sud de Gaza.
Hossam Badran a dénoncé mardi "la poursuite d'opérations militaires qui auraient dû cesser dès le premier jour de l'accord" ou le fait que le point de passage de Rafah, entre l'Égypte et le bande de Gaza, ne soit toujours pas rouvert - des dispositions prévues par le plan Trump.
Parallèlement, le gouvernement israélien attend que le Hamas lui remette les restes du dernier otage retenu dans le territoire palestinien depuis l'attaque du 7-octobre.
Un nouveau passage pour l'aide
Il va rouvrir pour l'heure le passage d'Allenby entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et la Jordanie, selon un responsable sécuritaire israélien, après la mise en place de nouvelles procédures.
Ce point avait été fermé par Israël aux camions d'aide humanitaire fin septembre après un attentat commis par un chauffeur de camion d'aide jordanien ayant coûté la vie à deux soldats israéliens du poste-frontière.
D'après la chaîne israélienne 14, de tendance conservatrice et généralement favorable au gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu a autorisé la réouverture d'Allenby après des échanges avec l'ambassadeur des États-Unis à l'ONU, en visite à Jérusalem lundi.
"Nous travaillons dur pour maintenir ce passage ouvert à l'aide humanitaire et au commerce", a ainsi écrit Mike Waltz sur son compte X.
La bande de Gaza est exsangue après plus de deux ans de guerre. Les organisations d'aide y opérant déplorent régulièrement, auprès de l'AFP et publiquement, les restrictions auxquelles elles sont confrontées de la part d'Israël, qui contrôle tous les points de passages vers Gaza. Les autorités israéliennes rejettent fermement ces accusations.
Avec AFP
