
Des rebelles du M23 escortent des soldats et des policiers gouvernementaux à Goma, en République démocratique du Congo, le 30 janvier 2025. © Moses Sawasawa, AP
Les États-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté mardi le groupe armé M23 et le Rwanda à cesser "immédiatement" leur offensive dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des combats et une fuite massive de population au Burundi voisin.
Le groupe de contact pour la région des Grands Lacs (ICG) exhorte "le M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) à cesser immédiatement leurs opérations offensives dans l'est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu, et appelle les FDR à se retirer de l'est de la RDC", a-t-il indiqué dans un communiqué commun.
Ces pays dénoncent "une escalade significative des combats qui fait peser un risque grave sur les populations civiles", ainsi que "le risque de déstabiliser toute la région".
Le groupe de contact se dit "particulièrement préoccupé par l'utilisation accrue de drones d'attaque et de drones suicide dans le conflit".
Un désaveu pour Trump
Le M23 soutenu par le Rwanda a effectué une nouvelle percée, menaçant la ville stratégique d'Uvira dans l'est du pays, ce qui sonne comme un désaveu pour l'accord ratifié jeudi dernier à Washington par Kinshasa et Kigali, en présence du président américain Donald Trump.
Située sur la rive nord du lac Tanganyika, Uvira fait face à la capitale économique burundaise Bujumbura, les deux villes étant distantes d'une vingtaine de kilomètres.
La prise de cette cité par le M23 donne une dimension régionale à la crise et constitue une menace directe aux yeux du Burundi, le coupant totalement du territoire de la RDC.
Depuis mars, le front s'était relativement stabilisé et des pourparlers avaient été engagés ces derniers mois. Jeudi dernier, le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame ont ratifié à Washington un accord visant à mettre un terme au conflit et qualifié de "miracle" par le président américain Donald Trump.
Le groupe de contact appelle "toutes les parties (...) à respecter leurs engagements pris dans le cadre des accords de Washington et à désamorcer immédiatement la situation".
Outre les États-Unis, le groupe de contact comprend la Belgique, le Danemark, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.
Avec AFP
