![À Paris, les barrières de sécurité font désormais partie du paysage urbain À Paris, les barrières de sécurité font désormais partie du paysage urbain](/data/posts/2022/07/21/1658432819_A-Paris-les-barrieres-de-securite-font-desormais-partie-du-paysage-urbain.jpg)
Depuis la mise en place d'un nouveau plan vigipirate en 2014 et l'augmentation de la menace terroriste, les traditionnelles "barrière Vauban" en acier se sont démultipliées à Paris.
Dix-neuf barreaux en acier bien alignés sur 2,5 mètres de long et 1,1 mètre de haut. Sur les trottoirs des grandes avenues, devant les commissariats, les salles de concert et les écoles : la "barrière Vauban" est partout. Depuis deux ans, celle qui doit son nom à l’ingénieur et urbaniste français du XVIIème siècle spécialisé dans les fortifications est devenue une habituée de la ville.
À Paris, la célèbre barrière de police en acier galvanisé aux bords arrondis – qui coûte entre 40 et 80 euros l’unité et doit normalement résister à toutes les intempéries – s'est massivement invitée sur nos trottoirs goudronnés. Au point de faire partie aujourd'hui du décor : elle est tellement présente qu’elle en devient invisible et se fait oublier des passants.
Et pourtant, la "barrière Vauban", qui a remplacé au début des années 1950 celle en bois, plus lourde et complexe à installer, n’a pas toujours été aussi présente sur la chaussée. Il suffit d’explorer la capitale sur Google Street View et de comparer les clichés de 2016 avec ceux des précédentes années pour faire le constat de son irrésistible multiplication.
Des lycées religieux aux commissariats
Depuis 2014, les barrières reculent toujours plus loin, apparaissent subitement, et subsistent souvent pour longtemps aux manifestations éphémères auxquelles elles avaient été assignées. À Paris, c’est non seulement le nombre de barrières qui a augmenté, mais aussi le type de bâtiments qu’elles protègent.
Si cela peut aujourd'hui paraître surprenant, il y a deux ans, les entrées de commissariats n’étaient pas protégées par des barrières.
Même chose pour salles de concert et même des trottoirs des avenues comme les Champs Élysées
Qui place ces barrières ?
Mais qui exactement décide de venir décorer les trottoirs parisiens avec des barrières en acier ?
Le nouveau plan vigipirate engagé en 2014 partage "la responsabilité de la protection des installations et des bâtiments entre différents acteurs selon qu’il s’agit des abords, des accès ou de l’intérieur". Alors que "la protection interne est confiée à des sociétés de sécurité privées", la protection externe relève, elle, des pouvoirs publics. Et selon la préfecture de Paris, tout fonctionne "au cas par cas".
Cette protection peut se matérialiser par des barrières physiques, mais aussi par la présence de forces de l'ordre, dont la voiture de Google a aussi immortalisé la présence de plus en plus fréquente, par exemple aux abords de ce lycée juif du 19ème arrondissement de Paris.
Mashable FR a bien essayé d'en savoir plus en contactant la préfecture de Paris, différents ministères ou encore la mairie. La réponse a toujours été la même : les demandes de mise en place de barrières peuvent venir d’un peu partout. Les installations autour de lieux "à la carte" répondent chacun à une estimation de "leur attractivité ou de leur charge symbolique, de leur facilité d’accès, de leur protection passive contre les attentats, du public qui s’y trouve ou de l’activité qui s’y exerce", comme l'indique le nouveau plan vigipirate.
Leur efficacité, elle, est toute relative puisque ces barrières surtout là pour la dissuasion et de la prévention. En effet, avec leur 23 kilogrammes par unité, les "barrières Vauban" auraient probablement du mal à arrêter un camion 30 tonnes lancé à pleine vitesse.
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