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Ingrid Betancourt : "Les Farc ne seront jamais des citoyens comme les autres"

Après quatre ans de négociation, un accord de paix a été conclu le 24 août entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc. Cet accord, qui doit être signé le 26 septembre, puis soumis à référendum le 2 octobre, prévoit de mettre un terme à 52 ans de conflit, au cours duquel plus de 220 000 personnes ont été tuées, des milliers d’autres disparues. Ingrid Betancourt, ancienne otage des Farc, salue cet accord historique, porteur d’espoir.

Ingrid Betancourt, ancienne candidate écologiste à la présidentielle en Colombie, a été capturée par la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) le 23 février 2002. Libérée par l'armée six ans plus tard, le 2 juillet 2008, cette Franco-Colombienne est devenue le symbole du drame des Colombiens séquestrés par les rebelles marxistes. Elle salue sans réserve l’accord de paix conclu entre Bogota et les Farc fin juillet.

"C’est la première fois que la Colombie goûte le silence des fusils. C’est la première fois que les Colombiens peuvent se dire qu’ils vont connaître une Colombie en paix", se réjouit Ingrid Betancourt sur France 24. "C’est un moment charnière dans l’histoire de la Colombie, un basculement vers la lumière".

L’accord de paix conclu entre Bogota et les Farc prévoit notamment la démobilisation, le désarmement et la réinsertion dans la société des quelque 7 000 combattants marxistes. Il autorise également les ex-rebelles à se constituer en parti politique. Ingrid Betancourt attend beaucoup de ces mesures.

"Les guérilleros des Farc ne seront jamais comme les autres, ils ne seront jamais des citoyens comme les autres", commente l’ancienne otage. "Mais j’espère qu’ils pourront comprendre l’importance de ce moment et la responsabilité qui les engage. C’est important qu’au lieu d’avoir des hommes et des femmes qui vont tuer, qu’il y ait des hommes et des femmes qui vont discuter pour faire valoir leurs opinions et leurs idéaux".