Des frappes aériennes ont tué au moins 58 personnes, samedi, dans la ville rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, au lendemain d'un accord russo-américain sur une trêve, approuvée par Damas, et qui doit entrer en vigueur lundi.
Des raids aériens ont visé un marché très fréquenté d'Idleb, une ville syrienne contrôlée par la rébellion, samedi 10 septembre. Au moins 58 personnes ont été tuées, dont des femmes et des enfants, avant l'entrée en vigueur d'un accord sur une trêve, conclue sous l'égide de Moscou et Washington, et qui doit débuter lundi.
"Les gens effectuaient leurs emplettes avant l'Aïd el-Adha [la fête musulmane du sacrifice, NDLR] la semaine prochaine, ce qui explique pourquoi les victimes sont si nombreuses", a précisé Rami Abdel Rahman, le responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui n'a pas pu identifier les auteurs des frappes qui ont visé cette citée du nord-ouest syrien.
Toutefois, un habitant et des secouristes cités par Reuters pensent qu'il s'agissait d'avions russes volant à haute altitude et qui se distinguent des hélicoptères syriens qui évoluent plus près du sol. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les secouristes extraire des corps inertes des décombres du marché.
Des raids ont également tué 12 civils dans les quartiers insurgés d'Alep (nord) et 18 personnes dans d'autres localités de la province du même nom.
Une trêve acceptée par Damas
La trêve négociée par Washington, qui soutient des rebelles dits modérés, et Moscou, allié du président Bachar al-Assad, doit entrer en vigueur lundi, pour coïncider avec l'Aïd el-Adha. "Le gouvernement syrien a eu connaissance de l'ensemble de l'accord et l'a approuvé", a indiqué samedi l'agence officielle Sana, citant des "sources informées".
En soirée, les groupes rebelles n'avaient pas encore fait part de leur position, mais l'émissaire américain pour la Syrie les a appelés à respecter l'accord de cessez-le-feu, qu'il décrit comme "le meilleur moyen" de sauver des vies.
"Cette trêve peut être plus efficace que la précédente car elle peut arrêter les frappes syriennes contre les civils et l'opposition", a plaidé Michael Ratney, en référence à un premier accord russo-américain conclu fin février qui avait volé en éclats au bout de quelques semaines.
Selon l'émissaire américain pour la Syrie, les combats doivent cesser lundi à 19 h (16 h GMT) pour une première trêve de 48 heures. Le Haut-Comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syrienne, a de son côté indiqué n'avoir pas encore reçu "une copie officielle" du texte.
Une membre du HCN, Bassma Kodmani, avait réagi avec circonspection à l'annonce de l'accord dont l'application dépend, selon elle, avant tout de la Russie. "Nous voulons que la Russie persuade le régime d'appliquer l'accord. Nous ne nous attendons pas à ce que le régime le fasse de plein gré", a-t-elle indiqué à l'AFP.
Avec AFP et Reuters