Huit mois après la fin de la Conférence de Paris sur le changement climatique – la fameuse COP21 –, l'accord a de bonnes chances d'entrer en vigueur d'ici à la fin de l'année 2016. Les pays avaient pourtant normalement jusqu'à 2020.
Depuis la fin de la COP21, le texte de l'Accord de Paris a été signé par 180 États, qui représentent 54 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Pour entrer en vigueur, l'Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Une fois ce double seuil franchi, le texte s'applique dans un délai de trente jours.
Selon une étude publiée cette semaine par le ministère des Affaires étrangères des îles Marshall, environ 58 pays représentant près de 54 % des émissions mondiales ont maintenant ratifié ou se sont engagés à œuvrer à la ratification de l'Accord de Paris d'ici à la fin de l'année. Cela inclut les États-Unis et la Chine, qui sont les deux principaux émetteurs mondiaux.
Il y a donc des chances que l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris se fasse avant la fin de l'année, ce qui est une bonne nouvelle, lorsque l'on sait que les pays avaient normalement jusqu'en 2020.
L'heure tourne
Adopté le 12 décembre à l'issue de la COP21, la 21e conférence des parties à la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques, l'Accord de Paris fixe pour objectif de contenir la hausse de la température moyenne de la planète "nettement en dessous de 2 °C" par rapport aux niveaux pré-industriels et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 °C. Le texte prône une transition énergétique rapide vers des sources plus propres, comme le solaire ou l'éolien.
On l'a beaucoup lu et entendu : la COP21 a été une première historique, en ce sens qu'elle ouvre la voie à un début de coopération mondiale sur les question environnementales. Symboliquement, le fait que les longues nuits de négociations aient pu aboutir à un texte commun est un signal fort, surtout après l'échec de Copenhague.
La COP22 sera résolument africaine
Pour autant, l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui a émergé du sommet n'est que théorique. "Les gros émetteurs de CO2, États-Unis, Chine, Inde, Brésil, Canada et Russie, qui représentent à eux seuls plus de la moitié des émissions, sont censés réduire délibérément, par eux-mêmes, leur pollution carbone sans qu’aucun mécanisme de mesure efficace ne soit mis en place, et sans le moindre incitatif financier contraignant du type taxe carbone", regrette le Forum mondial des fonds de pension. Sans mécanisme de vérification des résultats et sanctions, l'accord n'est donc que partiellement "juridiquement contraignant".
Or, chaque année, l'humanité consomme l'intégralité de ses ressources naturelles de plus en plus rapidement. Depuis les années 1970, le "jour du dépassement" avance dans l'année. En 2016, il a eu lieu le lundi 8 août, contre le 13 août l'année dernière.
La COP22 au Maroc
Le Maroc a été le deuxième pays d’Afrique à avoir remis sa contribution nationale au secrétariat des Nations unies pour la COP21. C'est aussi lui qui va accueillir la prochaine conférence sur le climat. Avec son engagement à réduire d’au moins 13 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, le pays souhaite également développer son exploitation de l'énergie solaire, notamment avec la construction de la plus grande centrale solaire au monde, à Noor, près de Ouarzazate.
Pour la ministre déléguée marocaine chargée de l'Environnement, Hakima El Haite, la COP22 sera la conférence "de l'innovation en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement climatique". Elle sera également une COP résolument africaine.
En effet, la ministre française de l’environnement Ségolène Royal, qui est présidente de la COP21 jusqu’à l’organisation de la 22ème Conférence des parties, aimerait que l'Afrique "victime du réchauffement climatique" soit aussi "l'Afrique comme solution".
Avec la COP21, ce sont dix milliards de dollars qui ont été engagés pour la mise en place des énergies renouvelables. C'est aussi le secteur sur lequel l'Afrique aimerait fortement miser pour assurer sa transition énergétique.
– Retrouvez l'article d'Andrew Freedman sur Mashable.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.