La maire de Lille a annoncé, vendredi, l'annulation de la grande braderie, l'un des plus grands rassemblements annuels en France qui se tient en septembre, en raison des risques d'attentats. Le syndicat de l’hôtellerie craint "un drame économique".
La célèbre braderie de Lille n'aura finalement pas lieu cette année. La maire de Lille, Martine Aubry, l'a annoncé vendredi 5 août lors d’une conférence de presse, invoquant des raisons de sécurité et des "risques" impossibles à réduire.
"C'est un problème de responsabilité morale de la maintenir. Je pense donc qu'il faut suspendre la braderie de 2016", a expliqué Martine Aubry lors d'une conférence de presse commune avec le préfet du Nord. L'élue socialiste, visiblement émue, a évoqué une "décision douloureuse" à prendre.
La maire de Lille a reçu le soutien de Manuel Valls. Le Premier ministre a salué sur Twitter une "décision courageuse et difficile".
"À un moment, nonobstant nos passions, nos convictions, il faut dire stop à un modèle qui est dépassé par les exigences de sécurité", a pour sa part indiqué le préfet du Nord, Michel Lalande.
"Faire la braderie avec des tireurs d'élite sur tous les toits, des CRS à chaque coin de rue, des hélicoptères et des drones qui tournent partout, pour moi, ce n'est pas l'esprit de la braderie", a ajouté Martine Aubry
Le syndicat de l’hôtellerie dénonce une décision "irresponsable"
Cette décision d'annuler l'édition 2016, qui devait se tenir les 3 et 4 septembre, s'appuie sur le caractère particulier de la braderie, "référence européenne", qui a accueilli l'an dernier dans toute la ville près de 2,5 millions de visiteurs sur 100 km d'étals avec 10 000 exposants. La braderie avait été annulée la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1939 et 1944.
"La décision de suspendre est prise non pas parce que la braderie est victime de son histoire, mais en raison de son modèle hyperurbain avec ses rues pleines de monde", a ajouté Michel Lalande.
La Voix du Nord, qui a suivi la conférence de presse de la maire, précise que les commerçants pourront organiser une braderie dans leurs boutiques et que la fête foraine de Lille reste, elle, maintenue.
Par ailleurs, la maire a annoncé que la braderie aurait lieu en 2017 mais selon une organisation différente.
Ces concessions n’apaisent pas la colère du président de l’Umih, syndicat de l’hôtellerie et de la restauration. Interrogé sur France Info, Thierry Grégoire a dénoncé une décision "irresponsable", entraînant un véritable "drame économique" pour son secteur. Les hôtels de la ville et des alentours affichent en effet complet durant trois nuits à l’occasion de la Braderie, et "certains cafés et restaurants assurent entre 10 et 30 % de leur chiffre annuel", a-t-il par ailleurs expliqué à l’AFP.
Mais les autorités avaient relevé que les réservations d'hôtels et de transport étaient "en baisse" par rapport aux années précédentes, preuve selon Martine Aubry qu'il "y avait déjà une angoisse et une peur" autour de la braderie.
Avec AFP
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