Après avoir rencontré la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, le président pakistanais Zardari a réaffirmé son souhait de poursuivre les responsables des attentats de Bombay qui pourraient se trouver sur son territoire.
AFP - Le Pakistan agira fermement contre les personnes impliquées dans les attaques de Bombay qui se trouveraient sur son territoire, a promis jeudi le président pakistanais Asif Ali Zardari, après une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.
"Le gouvernement ne se contentera pas d'aider à l'enquête, mais il mettra également en oeuvre des actions fermes contre tout Pakistanais dont l'implication dans les attaques serait démontrée", a affirmé le chef de l'Etat dans un communiqué.
"Le Pakistan est déterminé à s'assurer que personne n'utilise son territoire pour des actes de terrorisme quelles qu'ils soient", ajoute le texte.
"J'ai trouvé que les dirigeants pakistanais étaient vraiment concentrés" sur la série d'attaques meurtrières déclenchées entre le 26 et le 29 novembre par un commando islamiste à Bombay, qui ont fait 172 morts et 296 blessés (selon un nouveau bilan quasi-définitif), a, de son côté, déclaré Mme Rice, ajoutant qu'ils "s'étaient engagés" à coopérer avec New Delhi dans l'enquête.
Le chef de la diplomatie américaine a effectué une visite-éclair en Inde, puis au Pakistan, présentée comme une mission d'"urgence" pour désamorcer la crise entre les deux Etats nucléaires "frères-ennemis" du sous-continent.
Mme Rice a en outre rappelé que le Pakistan, allié-clé des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme", menait aussi "son combat" contre les islamistes proches d'Al-Qaïda, qui ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais, frontalières avec l'Afghanistan.
L'Inde accuse des fondamentalistes basés au Pakistan d'avoir planifié et perpétré les attaques de Bombay. La tension est très vive entre les deux pays, mais la secrétaire d'Etat a semblé vouloir les apaiser jeudi en parlant de combat "global" contre le terrorisme.
"Nous faisons tous, je dis bien tous, partie du même groupe" des victimes du terrorisme, et "nous devons tous réagir de manière globale", a-t-elle dit au président Zardari devant la presse.
Le Pakistan est en proie, depuis 16 mois, à une vague sans précédent d'attentats, qui a fait près de 1.500 morts, commis par les islamistes proches d'Al-Qaïda.
Parallèlement, la Chine a appelé Indiens et Pakistanais à collaborer après les attaques de Bombay.
"Le Pakistan et l'Inde sont de bons voisins de la Chine. Nous souhaitons sincèrement qu'ils renforcent le dialogue et la coopération et sauvegardent en commun la paix et la stabilité en Asie de l'est, ce qui est dans l'intérêt des deux pays et de la région", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Jianchao.
L'Inde a demandé au Pakistan après les attentats de lui livrer une vingtaine de terroristes présumés.
"Les mesures qui seront prises par le gouvernement (indien) dépendront de la réponse qu'apporteront les autorités pakistanaises", avait menacé jeudi le chef de la diplomatie indienne, Pranab Mukherjee, faisant allusion à cette demande.
Mardi, cependant, M. Mukherjee avait garanti que son pays n'envisageait pas d'action militaire contre son voisin. Interrogée sur l'éventualité d'une riposte militaire, Mme Rice a semblé également exclure cette idée : "je n'ai rien entendu d'autre que des propos raisonnables et des déclarations responsables" à New Delhi, a-t-elle assuré.
"L'armée pakistanaise défend la paix et la sécurité", a, à son tour, proclamé jeudi son commandant en chef, le général Ashfaq Kayani, à l'occasion d'une rencontre avec des responsables militaires de premier rang à Rawalpindi, près de la capitale pakistanaise.
Le Pakistan et l'Inde se sont affrontés dans trois guerres depuis leur indépendance en 1947, aussitôt après l'indépendance de l'Inde britannique qui avait provoqué une partition sanglante entre la partie peuplée majoritairement de musulmans (le Pakistan) et d'hindous (l'Inde).