
Damas a décrété mercredi une trêve de 72 heures dans ses combats contre les rebelles pour la fin du ramadan. Bien qu'ils aient baissé en intensité, les raids se sont poursuivis à Alep, où l’armée contrôle les accès aux quartiers rebelles.
La trêve décrétée par le régime syrien vis-à-vis des groupes rebelles entre, jeudi 7 juillet, dans son deuxième jour, une première depuis le mois de février. Le "régime de silence" est supposé être appliqué sur tout le territoire syrien pour une durée de 72 heures, soit jusqu'à vendredi à minuit.
Toutefois, selon une source de sécurité syrienne, la trêve concerne seulement les combats avec les groupes rebelles syriens alors que les organisations jihadistes État islamique (EI) et Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, en sont exclues.
Sur le terrain, de violents combats se sont déroulés jeudi au nord d'Alep où l'armée syrienne cherche à prendre le contrôle de la dernière route d'approvisionnement des insurgés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'armée a justifié cette progression en affirmant que des groupes terroristes avaient tenté d'attaquer des positions progouvernementales dans la région et que leur initiative avait été repoussée.
La ville d'Alep assiégée
"Actuellement, personne ne peut sortir d'Alep ni y entrer", a expliqué à Reuters Zakaria Malahifdji, du groupe rebelle Fastakim, basé dans Alep, où au moins 250 000 personnes se retrouvent assiégées.
Si plusieurs groupes rebelles syriens ont indiqué respecter la nouvelle trêve temporaire qui coïncide avec l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, ils indiquent toutefois douter du sérieux du régime de Bachar al-Assad. "Jusqu'à cet instant, il (le régime) ne l'a pas respectée vu qu'il a lancé plusieurs attaques ce jour [mercredi] ", ont déclaré plusieurs factions rebelles dans un communiqué.
"Le régime a annoncé une trêve et immédiatement après il a bombardé"
"Le régime a annoncé une trêve et immédiatement après il a bombardé avec un baril d'explosifs notre quartier, alors que c'est le premier jour de l'Aïd", a indiqué Rajab Tahan, un habitant du quartier rebelle Tarik al-Bab. Les insurgés, pour leur part, ont tiré des roquettes sur les quartiers gouvernementaux d'Alep, enjeu stratégique de la guerre qui ravage le pays.
Les insurgés du Djaïch al Islam ont, quant à eux, affirmé que le gouvernement syrien et ses alliés avaient donné l'assaut de Maïdaa, dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas. Selon l'OSDH, les forces du régime se sont emparées de la quasi-totalité de la ville, tenue jusqu'à présent par le Djaïch al Islam, composante du Haut-Comité des négociations (HCN) qui représente l'opposition aux négociations de paix internationales.
Mercredi soir, le Kremlin a annoncé que les présidents russe, Vladimir Poutine, et américain, Barack Obama, avaient eu une conversation téléphonique au cours de laquelle ils ont "confirmé leur volonté d'intensifier la coordination entre les militaires russes et américains en Syrie" bien qu'aucun détail n'ait été donné.
Ces derniers mois, toutes les tentatives pour faire respecter durablement les trêves entre rebelles et régime, notamment à Alep, ont échoué de même que les efforts d'un règlement du conflit qui a fait plus de 280 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes depuis 2011.
Avec AFP