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Tsai Ing-wen qui a remporté une large victoire à la présidentielle de janvier a été officiellement investie dans sa fonction de présidente de Taïwan vendredi. Elle est la première femme à accéder au sommet de l'État à Taïwan.

Tsai Ing-wen a officiellement pris les rênes du pouvoir, vendredi 20 mai, à Taïwan. Elle devient ainsi la première femme présidente de l'île. Son élection annonce vraisemblablement une ère de rafraîchissement des relations avec Pékin.

Tsai Ing-wen a remporté en janvier une victoire écrasante face au Kuomintang (KMT), qui, sous l'égide du président sortant Ma Jing-jeou, avait opéré pendant huit ans un rapprochement spectaculaire avec Pékin.

Mais les électeurs ont été nombreux à considérer que Ma Jing-jeou avait été trop loin et que sa politique, plus que de servir les intérêts de Taïwan, avait surtout mis en péril la souveraineté de cette île que Pékin considère toujours comme faisant partie intégrante de son territoire, susceptible d'être reprise par la force le cas échéant.

La nouvelle présidente est quant à elle est issue des rangs du Parti démocratique progressiste (PDP), mouvement aux positions traditionnellement indépendantistes. Cette ancienne universitaire a pour le moins poli le discours du PDP mais n'a pas hésité à faire campagne pour rétablir la fierté de Taïwan, un message qui est bien passé auprès de Taïwanais las de vivre dans l'ombre de la Chine.

Devant 20 000 personnes rassemblées devant la présidence, Tsai Ing-wen, 59 ans, a levé la main droite, a lu sa prestation de serment devant le drapeau taïwanais et reçu le sceau de la République de Chine, le nom officiel de Taïwan, ainsi que le sceau présidentiel.

Maintenir le statu quo avec Pékin

L'ancienne Formose suit sa propre destinée depuis 1949, année où les nationalistes du KMT s'y étaient réfugiés après avoir été vaincus par les communistes de Mao Tsé-toung. Après la mort de Chiang Kaï-shek en 1975, Taïwan s'était démocratisée progressivement.

L'île n'est jamais allée jusqu'à proclamer son indépendance. Un consensus tacite conclu en 1992 entre Pékin et Taipei veut qu'il n'y ait qu'"une seule Chine" et laisse à chaque partie le loisir d'interpréter cela comme elle l'entend.

Sauf que le PDP n'a jamais reconnu ce consensus et Pékin voudrait que Tsai Ing-wen le fasse aujourd'hui. Or, cette dernière s'est contenté de promettre de maintenir le "statu quo" avec Pékin.

La vaste majorité des Taïwanais veulent conserver des relations pacifiques avec la Chine, mais pas au prix de leur culture démocratique.

La Chine a mis en garde Tsai Ing-wen contre toute mesure qui irait dans le sens d'une indépendance officielle.

Avec AFP
 

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