La capitale irakienne a été la cible de trois attentats revendiqués par l’EI, mercredi, faisant au moins 80 morts et près de 150 blessés. L’attaque la plus meurtrière a eu lieu dans un quartier chiite de Bagdad, à Sadr City.
Au moins 80 personnes ont péri dans les trois attentats qui ont ensanglanté Bagdad, mercredi 11 mai, selon la police irakienne et des sources hospitalières.
Le premier, le plus meurtrier depuis le début de l'année à Bagdad, où l’EI vise fréquemment les lieux publics des quartiers majoritairement chiites, a été commis à proximité d'un marché du grand quartier chiite, Sadr City, à l’heure de pointe matinale. La majorité des victimes de cette attaque à la voiture piégée, qui a fait au moins 64 morts et 80 blessés, sont des femmes.
"Des civils innocents"
"Un camion a tenté d'abord de pénétrer dans le marché mais les policiers lui ont interdit de s'approcher et ont demandé au conducteur de rebrousser chemin. Mais le camion a trouvé une autre entrée et a explosé. Les gens et les vendeurs ici sont des civils innocents", a indiqué un témoin, Abou Ali.
Quelques heures plus tard, l'EI a annoncé dans un communiqué mis en ligne sur internet qu'un kamikaze, identifié comme Abou Souleimane al-Ansari, avait fait exploser le véhicule piégé.
Quelques heures après cette première attaque, au moins 22 personnes ont été tuées dans deux autres attentats à Bagdad, selon la police. À l'entrée de Kazimiyah, un quartier chiite sous haute sécurité dans le nord-ouest de la capitale, l’explosion d’une voiture piégée a coûté la vie à au moins 14 personnes, dont plusieurs membres des forces de sécurité, selon des sources hospitalières.
Dans le quartier de Jamea, dans l'ouest de la capitale, huit personnes ont péri et 21 ont été blessées là encore par l'explosion d’une voiture piégée, selon un responsable du ministère de l'Intérieur.
Des attentats "barbares" et "lâches"
L’EI en lutte contre les troupes gouvernementales irakiennes dans le nord et l’ouest du pays a mené à plusieurs reprises des attentats-suicides contre des quartiers chiites de la capitale. En février, l'organisation terroriste avait revendiqué la responsabilité d’une double attaque-suicide, qui avait fait 70 morts à Sadr City.
Les États-Unis ont condamné "des attentats barbares (...) qui ne feront que renforcer la résolution des Irakiens et de la communauté internationale à détruire" l’EI. L'envoyé spécial de l'ONU pour l'Irak, Jan Kubis, a quant à lui dénoncé des "attaques terroristes lâches contre des civils".
Avec Reuters et AFP