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L'islam n'est pas compatible avec la Constitution allemande, selon le parti populiste AfD

Lors de son congrès, le parti populiste allemand AfD a assumé son hostilité face à l'islam. Les délégués ont apporté leur soutien à un manifeste proclamant que cette religion n'est pas compatible avec la Constitution fédérale allemande.

Le congrès du parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) a adopté dimanche 1er mai un ton résolument anti-islam. Les délégués réunis à Stuttgart ont apporté leur soutien à un manifeste électoral proclamant que l'islam n'est pas compatible avec la Constitution fédérale du pays.

"L'islam ne fait pas partie de l'Allemagne" et les minarets, les appels du muezzin et le voile intégral "doivent être interdits", ont ainsi décidé les 2 400 participants.

L'assemblée, majoritairement masculine et d'âge mûr, a hué les rares orateurs plus nuancés, qui appelaient par exemple à "stopper l'islamisme mais chercher le dialogue avec l'islam". "L'islam nous est étranger et pour cette raison, ses tenants ne peuvent pas invoquer le principe de liberté de culte au même degré que le christianisme", a notamment déclaré sous des applaudissements nourris Hans-Thomas Tillschneider, élu AfD au parlement régional de Saxe-Anhalt, l'un des Länder de la partie est de l'Allemagne.

"On nous donnait pour morts"

Le parti populiste est actuellement galvanisé par des sondages au zénith. Ces derniers le créditent de 10 à 14 % d'intentions de vote, ce qui représente un défi de taille pour les conservateurs de la chancelière Angela Merkel, mais aussi pour les autres partis traditionnels, dans l'optique des élections législatives de septembre 2017.

"À l'été 2015, on nous donnait pour morts", a ainsi rappelé samedi à l'ouverture du rassemblement la coprésidente du parti Frauke Petry, sourire revanchard aux lèvres.

Pour "conquérir des majorités", comme sa porte-parole le promet, l'AfD veut préciser son "contre-projet", jusqu'alors assez flou. Sa ligne anti-euro d'origine, lors de sa création au printemps 2013, est devenue antiréfugiés à l'automne 2015, au plus fort de l'afflux de demandeurs d'asile en Allemagne, puis anti-islam depuis la fermeture des frontières.

Une dérive droitière

La formation politique reste toutefois divisée sur la question de son ancrage à l’extrême droite. Cette question oppose depuis la création de l'AfD son aile nationale-conservatrice très implantée en ex-RDA et son aile libérale-conservatrice plus puissante à l'Ouest, soucieuse d'éviter cette étiquette infamante. Au cours du congrès, le parti a exclu à une très courte majorité sa fédération de Sarre, trop proche des milieux extrémistes, et évité un vote délicat sur le rapprochement avec le Front national français.

Cette dérive droitière de l'AfD a suscité une hostilité particulièrement visible ce week-end. Quelque 2 000 manifestants d'extrême gauche ont tenté samedi de perturber le déroulement du congrès et se sont heurtés aux forces de l'ordre. Environ 500 personnes ont été brièvement interpellées et dix policiers ont été légèrement blessés, selon les forces de l'ordre.

Avec AFP et Reuters