Barack Obama et Angela Merkel ont défendu le projet de plus en plus contesté d'accord de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne, dimanche, lors du premier jour de la visite en Allemagne du président américain.
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont mis leur poids dans la balance, dimanche 24 avril, pour défendre le projet d'accord de libre-échange UE-USA, malgré l'opposition croissante qu'il suscite des deux côtés de l'Atlantique.
Au premier jour d'une visite en Allemagne, la première économie européenne, Barack Obama a souhaité que les négociations sur ce traité, connu sous ses acronymes TTIP et Tafta et actuellement dans l'impasse, soient bouclées d'ici à la fin de l'année, avant qu'il ne quitte la Maison Blanche, en janvier 2017.
"Je ne m'attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d'un accord d'ici à la fin de l'année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations (en vue) de l'accord (...) et alors les gens seront en mesure de voir pourquoi cela serait positif pour nos deux pays", a dit à la presse le président des États-Unis après des entretiens avec Angela Merkel.
Barack Obama se trouve pour deux jours à Hanovre à l'occasion du salon industriel de cette ville du nord de l'Allemagne, après un périple en Arabie Saoudite et au Royaume-Uni, qu'il a mis en garde contre une sortie de l'UE.
"Angela (Merkel) et moi sommes d'accord pour dire que les États-Unis et l'Union européenne ont besoin de continuer de faire avancer les négociations (en vue) de l'accord commercial transatlantique", malgré les divergences entre Européens et Américains sur le sujet, a-t-il ajouté.
"Nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive"
Il a reconnu que les opinions publiques étaient inquiètes car elles associent le projet de libre-échange aux effets néfastes de la mondialisation.
"Les gens voient une usine qui s'en va, des emplois perdus", a-t-il dit. Mais il a souligné qu'il ne fallait pas perdre de vue que l'ouverture des échanges commerciaux mondiaux était au final "bénéfique" pour l'économie et les emplois américains.
"Au moment où d'autres marchés comme la Chine commencent à se développer (...) nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive", a martelé le président américain.
itLa chancelière allemande lui a fait écho en estimant que le TTIP "contribuerait beaucoup à faire croître" l'économie européenne.
Les tractations autour de ce traité butent actuellement sur des divergences tenaces entre les deux parties, alimentées par un scepticisme grandissant des opinions tant aux États-Unis qu'en Europe. En Allemagne, une manifestation d'opposants a d’ailleurs rassemblé samedi à Hanovre plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Angela Merkel "du bon côté de l'histoire" selon Barack Obama
Le choix de Barack Obama de se rendre en Allemagne, pour la cinquième fois depuis qu'il est au pouvoir, témoigne de la place qu'il accorde à Angela Merkel en Europe. Il l'a notamment couverte de louanges devant la presse dimanche à Hanovre.
"Vous avez été un partenaire de confiance pendant toute ma présidence, plus longtemps que tout autre dirigeant dans le monde, et je respecte votre jugement", a dit le président américain à la chancelière à ses côtés.
Il a aussi salué la politique d'ouverture généreuse de la chancelière à l'égard des migrants depuis l'été 2015, malgré les critiques que ce cap suscite en Allemagne et en Europe. En agissant de la sorte, Angela Merkel se situe "du bon côté de l'histoire", a estimé Barack Obama, en se disant "fier du peuple allemand".
En dépit de ces compliments, des divergences subsistent. Le président américain a ainsi rejeté toute idée de zones de protection en Syrie pour les civils, alors qu’Angela Merkel évoque cette option depuis plusieurs semaines face à la persistance des bombardements.
Barack Obama a jugé qu'une telle option n'était pas réalisable "sauf à vouloir prendre le contrôle d'une bonne partie de ce pays".
Il a aussi appelé "tous les pays de l'Otan" à tenir leurs engagements de dépenses militaires pour assurer la sécurité commune, alors que Berlin a été dans le passé accusé de ne pas en faire assez et de trop compter sur Washington.
Avec AFP