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Syrie : le régime de Damas intensifie les frappes et porte un coup fatal à la trêve

L'intensification des frappes menée par le régime syrien contre Alep et Douma, bastions de groupes rebelles, a fait plus de 50 morts en 48 heures. La trêve, impulsée par Washington et Moscou, semble définitivement terminée.

La multiplication des bombardements du régime de Damas contre plusieurs fiefs rebelles ont fait plus de 50 morts entre le 22 et le 23 avril en Syrie. Une intensification des frappes qui portent un coup fatal à la trêve au moment où les négociations de paix demeurent dans l'impasse à Genève.

Pour l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les nombreuses violations commises tant par les rebelles que par le régime du président Bachar al-Assad ont eu raison du cessez-le-feu entré en vigueur fin février sous l’impulsion des États-Unis et de la Russie. Cette trêve, pourtant, était vue comme un premier pas vers un éventuel règlement de ce conflit qui a fait plus de 270 000 morts depuis mars 2011.

Samedi 23 avril, les forces du régime syrien ont pilonné les quartiers est de la ville d'Alep tenus par les rebelles. Le raid le plus meurtrier a eu lieu dans la zone de Tariq al-Bab, tuant 12 civils, a affirmé à l'AFP un responsable local de la défense civile. Au moins neuf autres civils ont été blessés dans d'autres raids, selon la même source. Vendredi, 25 civils avaient déjà été tués.

"C’est de nouveau la guerre"

"Le cessez-le-feu a pris fin quand la première bombe est tombée sur la ville. Il y a actuellement vingt raids par jour sur Alep car ce régime criminel ne comprend pas le langage des négociations politiques, il ne comprend que celui des bombardements, des morts et des destructions", a déclaré à l'AFP Mohammad Machahadi, un secouriste de 42 ans.

Au nord-est de Damas, 13 personnes, dont deux enfants, sont mortes samedi dans des bombardements des forces gouvernementales contre Douma, bastion du groupe rebelle Jaich al-Islam, qui était engagé par l'arrêt des hostilités, selon l'OSDH. Il s'agit du bilan le plus meurtrier à Douma depuis l'instauration de la trêve, indique l'ONG.

Dans la province centrale de Homs, deux civils ont été tués dans des raids aériens du régime sur la localité rebelle de Talbissé, portant le bilan des morts dans des frappes du régime à 27 pour la seule journée de samedi, selon l'OSDH. Une personne a été tuée par des obus tombés sur le camp de Wafidine, au nord de Damas, où vivent des réfugiés syriens de la guerre israélo-arabe de 1967.

"La trêve n'existe plus, elle est finie", a dit à l'AFP le président de l'OSDH, affirmant qu'il avait cessé d'établir les listes de violations comme aux premières semaines de la trêve, car "maintenant c'est de nouveau la guerre".

Impasse diplomatique

À Genève, où se déroulent des pourparlers pour mettre fin à la guerre, les négociations sont dans l'impasse. Ces discussions devaient théoriquement se poursuivre jusqu'à mercredi, mais aucun progrès n'est à attendre puisque la principale composante de l'opposition, représentée par le Haut-Comité des négociations (HCN) a suspendu lundi sa participation "formelle" aux pourparlers.

>> À lire sur France 24 : "Malgré la trêve, le négociateur en chef de l'opposition syrienne appelle à attaquer l'armée"

Il ne reste à Genève que le régime, d'autres groupes d'opposition et une équipe "technique" du HCN. En dépit de cette situation, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a assuré que les négociations se poursuivraient.

"Le refus répété du régime de discuter une transition politique qui exclut le président Assad et l'insistance de l'opposition à demander son départ a conduit à une impasse diplomatique qui rendait la résurgence des violences inévitables", selon un analyste du groupe d'évaluation des risques Soufan.

Avec AFP

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