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La Croix-Rouge se dit déçue par la faiblesse des dons

Le Croix-Rouge dénonce la faiblesse des promesses de dons pour lutter contre la progression de l'épidémie de grippe A dans les pays pauvres. Un premier cas d'infection a été signalé au Maroc, deuxième pays africain touché par le virus.

Les gouvernements du monde entier, le Canada et l'Australie en particulier, appellent à la vigilance et redoublent leurs efforts de prévention dans l'espoir de stopper la progression de la grippe A (H1N1). Mais la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR), basé à Genève, redoute que certains pays soient exclus de cet effort global.

Selon la Croix-Rouge, l'appel d'urgence lancé le 30 avril pour une levée de fonds extraordinaire de 3,3 millions d'euros pour combattre la grippe A (H1N1) dans les pays pauvres n'a pas été entendu. Les dons ne couvrent que 3 % des fonds demandés. En d'autres termes, seulement 115 000 euros ont été rassemblés jusqu'à présent.

"Les médias ont tellement couvert la grippe porcine que nous espérions au moins 30 à 40 % de réponses à notre appel", expique le directeur de la communication du FICR, Pierre Kremer, dans un entretien avec FRANCE 24. "Atteindre 3% seulement nous semblait inconcevable."

La majorité des fonds étaient destinés à aider les sociétés de la Croix-Rouge dans les pays en voie de développement. "La France et les Etats-Unis ont déjà mis en place des plans de prévention, mais les pays sub-sahariens vont avoir besoin d'aide", analyse Jean-Luc Martinage, porte-parole et spécialiste des questions de santé au FICR.

Selon le FICR, les gouvernements ont été invités à financer des programmes à faible coût pour former et préparer les bénévoles à détecter le virus A (H1N1), à faire passer des messages de santé publique et à faire face au risque de pandémie dans les pays en voie de développment.

Le virus gagne un deuxième pays africain

Le Maroc a confirmé vendredi qu'il avait enregistré un premier cas de virus A (H1N1) chez une jeune femme agée de 18 ans revenant d'un séjour d'étude à l'étranger. Le premier cas connu sur le continent africain avait été signalé le 2 juin.

"Les résultats des analyses effectuées en laboratoitre confirme l'existence du virus A (H1N1) chez une jeune femme dont l'état de santé reste stable", a déclaré le ministre marocain de la Santé.

L'Egypte combat depuis déjà quelques semaines l'épidémie, dont le onzième cas a été signalé jeudi au plan local. Les autorités ont mis en quarantaine une résidence universitaire de l'American University du Caire, après que cinq étudiants ont contracté l'infection.

En raison des risques d'épidémie sur le continent africain, les employés de la Croix-Rouge sont d'avis que les pays donateurs devraient adopter un comportement un peu moins égoïste. "L'Afrique n'est pas si loin, des avions venant de ce continent atterissent ici chaque jour avac des passagers qui pourraient être porteurs du virus. A terme, nous devrons payer les conséquences d'une épidémie africaine de grippe porcine, comme nous l'avons fait avec celle du Sida", conclut Jean-Luc Martinage.

Grâce à son solide réseau de bénévoles à travers le monde, la Croix-Rouge affirme qu'elle est bien placée pour alerter les autorités dans des pays où les statistiques et les organes de surveillance sanitaire ne sont pas fiables.

Une pandémie 'modérée'

Les responsables de l'OMS ont insisté sur l'importance du qualificatif 'modéré', car rien n'indique que le nombre de cas -actuellement de 1 144 dans le monde - va augmenter subitement. L'OMS a également découragé les pays concernés à  fermer leurs frontières.

Mais partout, les gouvernants appellent à la prudence, rappellant que des mesures de prévention sont nécessaires afin d'arrêter la progression d'un virus qui a déjà infecté près de 29 000 personnes, dans 74 pays.