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"Panama papers" : la Société Générale perquisitionnée

Une perquisition a eu lieu mardi au siège de la Société Générale, l'une des banques épinglées par les révélations des "Panama papers". Selon Le Monde, le groupe aurait ouvert près de 1 000 sociétés offshore.

La Société Générale, mise en cause dans les "Panama papers", va devoir rendre des comptes. Le siège du groupe épinglé pour avoir ouvert près de 1 000 sociétés offshore via le cabinet d'avocat panaméen Mossack Fonseca a été perquisitionné par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a indiqué à l’AFP une source judiciaire. Cette source a confirmé une information du Journal du Dimanche (JDD). "Des documents, notamment informatiques, ont été saisis", a-t-elle indiqué.

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"La suite est simple, explique un avocat fiscaliste dans le JDD. Une fois que le fisc aura les comptes bancaires liés aux sociétés offshore, il regardera quel a été le niveau de dépôt le plus important de ces 10 dernières années. Et il réclamera 60 % de ce plus gros montant."

Cette perquisition est intervenue dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées" le 4 avril, le lendemain des premières révélations sur cette affaire d'évasion fiscale à l'échelle mondiale.

Selon Le Monde, qui a par ailleurs dévoilé samedi une quinzaine de grandes fortunes françaises liées à des sociétés offshore, la Société Générale est la quatrième banque derrière HSBC, UBS, et Credit Suisse à avoir eu le plus recours à Mossack Fonseca : elle aurait créé 979 sociétés offshore, via le cabinet d'avocats panaméens, pour le compte de clients.

La société générale sous le feu des critiques

Le groupe français assure de son côté que seules quelques dizaines d'entre elles sont encore en activité et qu'elles sont gérées de façon "totalement transparente".

Problème : en 2012, devant la commission d'enquête sénatoriale sur l'évasion de capitaux, son directeur général, Frédéric Oudéa, avait déclaré sous serment que la banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, ainsi que dans les États jugés non coopératifs… comme le Panama.

Le sénateur LR Philippe Dominati, ex-président de cette commission d'enquête, a souhaité jeudi que Frédéric Oudéa soit de nouveau auditionné.

Quant au régulateur des banques françaises, il leur a demandé des informations "complémentaires" concernant leurs activités dans les paradis fiscaux.

Depuis la publication des "Panama papers", la Société Générale est sous le feu des critiques.

Son ex-trader Jérôme Kerviel, avec qui elle s'affronte sur le terrain judiciaire depuis plusieurs années, l'a ainsi taxée de "multirécidiviste des infractions", tandis que le dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a estimé que ses dirigeants étaient des "menteurs" qui devaient "être châtiés".

La banque a annoncé qu'elle allait engager des poursuites en diffamation contre les deux hommes et contre l'avocat de Jérôme Kerviel, Me David Koubbi.

Avec AFP