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"Fraudeurs Inc."

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 4 avril, les révélations des "Panama Papers", ces documents révélant l'existence de milliards de dollars cachés dans des paradis fiscaux par des dizaines de personnalités, dont plusieurs responsables politiques de premier plan.

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À la une de la presse internationale, ce matin, les révélations des "Panama Papers". "John Doe", monsieur X" : voilà le nom attribué par le "Süddeutsche Zeitung" à la source anonyme qui lui a transmis les quelque 11,5 millions de documents appartenant au cabinet panaméen Mossack Fonseca, l’un des champions mondiaux de la création de sociétés offshore, ces sociétés conçues pour masquer l’identité de leurs vrais propriétaires. Ces documents révèlent l’existence de milliards de dollars cachés dans des paradis fiscaux, appartenant à des leaders politiques, des réseaux criminels, ou encore des stars du football. Le quotidien allemand raconte u ne enquête sans précédent, conduite par près de 400 journalistes, travaillant pour une centaine de journaux dans le monde, et coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation de Washington.
Parmi les grands titres qui ont collaboré à cette enquête, le grand quotidien britannique "The Guardian", dont la une montre Vladimir Poutine. Si le nom du président russe n’apparaît jamais directement, sa garde rapprochée, en revanche, et notamment son meilleur ami, Serguei Roldouguine, est mise en cause dans plusieurs opérations pour un montant qui avoisinerait les deux milliards de dollars. Des milliards dont "The Guardian" affirme qu’ils n’auraient jamais pu être empochés sans son consentement. Tandis "The Moscow Times" évoque une affaire de "schémas financiers opaques" impliquant les "associés" de Vladimir Poutine, le site officiel Sputnik rapporte que le Kremlin a annoncé tôt ce matin qu’une série d’informations "hostiles au dirigeant russe, à ses amis et à sa famille", était "sur le point d’être lancée depuis plusieurs pays dans les jours qui viennent".
Sont en revanche directement mis en cause, le Premier ministre islandais, deux des principaux membres de son gouvernement, et le chef de son parti. Tous auraient eu des liens avec des sociétés dans des paradis fiscaux, sans l’avoir déclaré publiquement. Des révélations qui risquent de provoquer un énorme scandale, dans un pays qui affirme avoir fait le ménage après la grande crise bancaire de 2008. "Et maintenant Sigmundur ?", titre le quotidien islandais "Frettabladid", qui raconte que le Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson est "au coeur de la plus importante fuite de données de l’histoire, en raison de ses avec la société Wintris", une société immatriculée dans les îles Vierges britanniques, et dont il serait propriétaire avec sa femme. Alors que l’opposition réclame sa démission, et dit vouloir déposer une motion de défiance aujourd’hui contre son gouvernement, qu’une pétition a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures, "The Iceland Monitor" se demande si l’île va devoir affronter "une nouvelle tempête" politique, sur le modèle de celle qui avait suivi la crise de 2008.
Pas de crise majeure à l’horizon, semble-t-il, en revanche, en Argentine. À Buenos Aires, "La Nacion" se borne à faire fait état de la ligne de défense de Mauricio Macri: "Oui, a fait savoir le président argentin, j’ai bien eu des liens avec une société familiale offshore basée aux Bahamas. Une société dont j’ai été désigné directeur de façon 'occasionnelle', mais sans pour autant y détenir la moindre participation". La presse semble nettement plus intéressée par la situation de son compatriote, le footballeur Lionel Messi, qui joue actuellement à Barcelone. Le site d’info espagnol "El Confidencial" rappelle que d’après les "Panama Papers", les Messi auraient créé une société  offshore au Panama, Mega Star Enterprises, dont le nom commence à apparaître dans les dossiers de Mossack Fonseca, le cabinet panaméen, en juin 2013 - soit au lendemain de l’ouverture des poursuites pour fraude fiscale, dans une autre affaire, par la justice espagnole.
Au-delà de ces personnalités, la presse internationale met en cause le système des paradis fiscaux. Alors que le journal belge "Le Soir" dénonce "le scandale mondial des sociétés écran", rappelant que "la fraude fiscale provoque l’appauvrissement généralisé" des États, "L'Orient Le Jour" promet "le début de l’enfer" aux paradis fiscaux…
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