
Échaudés par le récent essai nucléaire nord-coréen, les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU, le Japon et la Corée du Sud se sont accordés sur un projet de résolution destiné à alourdir les sanctions à l'encontre de Pyongyang.
AFP - Sept pays-clés sont parvenus mercredi à un accord sur un projet de résolution du Conseil de sécurité qui alourdira les sanctions contre la Corée du Nord pour son récent essai nucléaire, l'adoption du texte pouvant intervenir avant la fin de la semaine.
Le projet de résolution, mis au point entre les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), le Japon et la Corée du Sud, a été présenté au nom des "sept" par les Etats-Unis aux autres membres du Conseil lors d'une réunion plénière mercredi.
Selon des diplomates, un vote sur le texte pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine, peut-être dès jeudi, l'adoption étant pratiquement assurée.
L'ambassadrice des Etats-Unis, Susan Rice, a souligné que les principales dispositions du texte consistaient en "un système renforcé d'inspections des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord afin d'empêcher les activités nucléaires et balistiques", ainsi que l'élargissement de l'embargo sur les armes sauf pour les petites armes "pour assécher une source importante de revenus pour la Corée du Nord.
Le texte, dont l'AFP a obtenu copie, vise aussi à alourdir les sanctions financières existantes, allonger la liste des entités nord-coréennes frappées d'un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger pour leurs liens avec les activités prohibées du pays et y inclure également des individus.
Pyongyang est déjà sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité prévues par la résolution 1718, adoptée en octobre 2006 après son premier essai nucléaire.
Le nouveau texte "condamne dans les termes les plus forts" le nouvel essai effectué par Pyongyang le 25 mai et "exige que la Corée du Nord s'abstienne de tout nouvel essai ou tir de fusée utilisant la technologie des missiles".
Il exige que Pyongyang "suspende toutes ses activités liées à la technologie des missiles balistiques (...), revienne sur son annonce de retrait du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)" et réintègre celui-ci "le plus tôt possible".
Il exige également que la Corée du Nord "abandonne tous ses programmes d'armement nucléaire de manière complète, vérifiable et irréversible" et rejoigne au plus tôt le Traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT).
Il appelle également Pyongyang à revenir aux pourparlers à six (avec la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis et la Russie) visant à dénucléariser la péninsule coréenne.
Mme Rice a déclaré que le texte constituerait "une réponse très forte, très crédible et très appropriée à l'essai nucléaire très provocateur de la Corée du Nord".
Qualifiant d'"inacceptable" le comportement de Pyongyang, elle a affirmé que les Nord-Coréens "devaient en payer le prix" et que "les conséquences en seraient significatives."
L'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert, a estimé qu'il s'agissait d'un "très bon texte" qui "exprime clairement le désaccord et la condamnation de la communauté internationale sur le comportement de la Corée du Nord et qui prévoit des sanctions".
"C'est un régime de contrôle et de surveillance très fort", a-t-il dit, espérant qu'il pourra être voté "le plus tôt possible, certainement avant la fin de la semaine", si possible dès jeudi.
Leur homologue russe, Vitaly Tchourkine, a pour sa part affirmé que les "sept" avaient "fourni un produit adéquat, équilibré et soigneusement axé sur les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord".
Le texte est "très soigneusement rédigé car il se réfère au Chapitre VII (de la Charte de l'ONU) mais place les décisions prises sous l'article 41 de la Charte, de sorte que toute mesure pouvant impliquer l'usage de la force est exclue de cette résolution", a insisté M. Tchourkine.
Le Chapitre VII est invoqué dans les cas de grave menace pour la paix et la sécurité internationale.