La mine de Bisha, seul et unique complexe d’extraction de cuivre et zinc en Érythrée, suscite de nombreux espoirs auprès des responsables politiques soucieux de développer l'économie industrielle du pays.
Pour atteindre la mine de Bisha, en Érythrée, il faut quitter la capitale Asmara et conduire cinq heures durant vers la frontière soudanaise. Le complexe d’extraction d’or, cuivre et zinc n’est pas un site industriel comme les autres : il rassemble à lui seul tous les espoirs économiques du pays. La seule et unique mine de ce petit pays de la Corne de l’Afrique a déjà apporté 800 millions de dollars aux caisses de l’État. Une manne financière dans un pays où le revenu moyen est de trois dollars par jour.
Les mineurs érythréens qui travaillent sur le site sont beaucoup mieux payés que leurs nombreux concitoyens qui font le service national pendant des années pour un faible salaire. Ces travailleurs nourrissent toutefois quelques griefs au sujet de leurs revenus. "Ceux qui travaillent dur dans la mine sont moins bien payés que ceux qui sont dans les bureaux. C'est notre seul problème, le logement et tout le reste, ça va bien", témoigne l’un d’entre eux.
Une économie marxiste
Les autorités misent donc sur ce secteur minier pour dynamiser l'économie du pays. Car la mine de Bisha appartient à la fois à la compagnie canadienne nevsun, qui détient 60 % des parts mais également à l'État qui possède les 40 % restants. Le gouvernement, issu d'une guérilla marxiste, qui a obtenu l'indépendance du pays après une lutte de trente ans contre l'Éthiopie, ne souhaite pas abandonner le secteur minier aux entreprises privées.
Les dirigeants espèrent développer ce secteur et découvrir de nouvelles carrières de minerais. "Nous explorons la zone autour de la mine, nous sommes optimistes, les échantillons sont très bons, donc on a hâte de poursuivre notre programme", explique un manager du complexe minier à Nicolas Germain, journaliste à France 24. L’Érythrée espère ainsi ouvrir trois nouvelles mines d'ici 2018.