
Les forces armées irakiennes ont annoncé, jeudi, le lancement de l’opération destinée à reprendre la province de Ninive et son chef-lieu Mossoul, aux mains de l’organisation État islamique depuis juin 2014.
Les forces armées irakiennes ont annoncé, jeudi 24 mars, avoir lancé l'opération pour la reprise de la province de Ninive dans le Nord, dont Mossoul est le chef-lieu, aux mains des jihadistes de l’organisation État islamique (EI) depuis juin 2014.
Le commandant des opérations conjointes a annoncé dans un communiqué que les forces armées et leurs alliés "ont débuté la première phase des opérations de conquête". Une conquête qui s’annonce difficile. Mossoul, qui se trouve à 350 km au nord de Bagdad, est devenue la capitale de facto de l'EI en Irak après avoir été la première grande ville du nord du pays à tomber aux mains des jihadistes en juin 2014.
Plusieurs fois, les autorités irakiennes ont déclaré l’imminence d’une offensive pour reprendre la grande métropole peuplée essentiellement de sunnites mais celle-ci a sans cesse été repoussée.
Les opérations de reconquête ont déjà permis les reprises des villes de Tikrit, au nord de Bagdad, en mars 2015, et de Ramadi (ouest) en décembre.
Les habitants "ont peur de Daech mais aussi de ceux qui viendront les libérer"
La reprise de la province de Ninive et de Mossoul pourrait s'avérer une opération longue et difficile selon les experts, notamment à cause de l'étendue de cette région peuplée où se concentre une grande partie des forces de l'EI.
Le général Sean MacFarland, commandant de la coalition internationale contre l'EI, a d'ailleurs averti que la reprise de Mossoul n'était pas envisagée avant la fin 2016, voire début 2017.
Majoritairement sunnite, la population de Mossoul avait trouvé un répit appréciable après l'arrivée des jihadistes qui avait fait fuir les policiers chiites décriés pour leurs exactions.
Mais depuis, les habitants ont découvert les méthodes de l'EI et assisté à des décapitations en public, des lapidations et des crucifixions, et beaucoup craignent pour leur sort.
Les habitants "ont peur de Daech mais aussi de ceux qui viendront libérer Mossoul de Daech", avait affirmé à l'AFP Salim al-Joubouri, président du Parlement et dignitaire sunnite. Ils "doivent d'abord être persuadés que les forces venues les libérer leur offriront une situation meilleure que celle qu'ils vivent actuellement".
Avec AFP