Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s'est rendu au Caire mercredi à la rencontre de son homologue égyptien et de la Ligue arabe pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien gelé depuis près de deux ans.
En visite officielle en Égypte mercredi 9 mars, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault entendait relancer l'initiative de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne, avec pour objectif principal de convoquer une conférence internationale "d'ici à l'été", comme l'avait déjà annoncé son prédécesseur Laurent Fabius fin janvier.
"Ce que nous souhaitons, et c'est notre engagement, notre volonté, c'est que reprenne un processus politique de négociation", a martelé le ministre français, au cours d'une conférence de presse au côté de son homologue égyptien Sameh Choukri. Ce dernier a expliqué que son pays "appréciait" et "soutenait" l'initiative française qui fait valoir "les droits légitimes du peuple palestinien".
Le 29 janvier, l'annonce de Laurent Fabius avait provoqué une riposte ulcérée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, la qualifiant de "déroutante". L’ex-ministre avait annoncé la volonté de la France de relancer rapidement son projet d'une conférence internationale pour "faire aboutir la solution de deux États", Israël et Palestine. En cas d'échec de cette initiative, "nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l'État palestinien", avait-il conclu.
Pas de reconnaissance automatique de l’État palestinien
À un journaliste qui l'interrogeait sur la reconnaissance automatique de l'État palestinien en cas d'échec de l'initiative française, Jean-Marc Ayrault a répondu mercredi : "Il n'y a jamais rien d'automatique, la France prend cette initiative, va l'exposer à ses partenaires, et donc c'est la première étape, il n'y a pas de préalable".
"Notre objectif est simple, mobiliser la communauté internationale autour de la seule solution possible, celle de deux États", a cependant ajouté Jean-Marc Ayrault. "Il ne faut rien exclure, mais je ne veux pas mettre cela (la reconnaissance) en préalable", a-t-il confié à des journalistes dans l'avion qui l'emmenait au Caire. "Sinon, on va bloquer tout le monde", a-t-il ajouté en relevant les réserves de plusieurs pays européens sur la question, dont l'Allemagne.
"La France veut relancer son initiative de paix au Proche-Orient avec l'objectif d'aboutir à une conférence internationale d'ici l'été (...) si les conditions sont réunies", a détaillé le ministre français, qui devait rencontrer mercredi soir au Caire le comité de la Ligue Arabe pour le processus de paix.
Menées sous l'égide des États-Unis, les dernières négociations de paix directes entre Israël et l'Autorité palestinienne n'ont débouché sur aucun accord en avril 2014 et sont depuis au point mort. Sur le terrain, les violences se sont multipliées ces derniers mois. Mardi, deux Palestiniens ont ouvert le feu en deux lieux différents de Jérusalem et blessé grièvement un automobiliste avant d'être abattus par les forces israéliennes, selon la police de l'État hébreu.
Avec AFP et Reuters