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Le Premier ministre slovaque sortant, Robert Fico, remporte les législatives

Le parti social-démocrate de Robert Fico, dont la campagne a été axée sur le refus d'accueillir des migrants en Slovaquie, a remporté samedi les élections législatives. Mais le premier ministre sortant perd sa majorité absolue.

C’est une victoire en demi-teinte, mais une victoire quand même. Samedi 5 mars, le parti du Premier ministre slovaque sortant, Robert Fico, a remporté 28,3% des voix lors des élections législatives. Le Smer-SD, formation populiste de gauche affiliée au Parti socialiste européen, se retrouve avec 49 députés (sur les 150 que compte le Parlement), contre 83 dans le Parlement sortant. Un score honorable mais loin d’être suffisant pour gouverner sans coalition.

>> À voir sur France 24 : "Slovaquie : populisme anti-musulmans avant les élections"

Le parti de Fico est suivi par les libéraux de SaS avec 21 sièges, et les conservateurs d'OLANO-NOVA qui en obtiennent 19. Les nationalistes du SNS, partenaires de coalition de Robert Fico entre 2006 et 2010, obtiennent 15 sièges. L'extrême droite nationaliste LS-Nase Slovensko (Notre Slovaquie) de Marian Kotleba fait pour la première fois son entrée au Parlement avec 14 sièges.

Pour des analystes slovaques, Fico pourrait voir se répéter le scénario de 2010. Au pouvoir depuis 2006, il avait remporté les législatives quatre ans plus tard, mais n'avait pas réussi à former une coalition et s'était retrouvé dans l'opposition.Ce problème potentiel survient alors que la Slovaquie doit prendre en juillet la présidence tournante de l'Union européenne. Or, selon Samuel Abraham, un analyste politique, la formation du nouveau gouvernement ppourrait prendre "des semaines et même des mois".

"Un désastre d’avoir des fascistes au parlement"

La situation inquiète donc Bruxelles. En arrivant au QG social-démocrate, l'eurodéputée Monika Flasikova Benova a qualifié l’arrivée de l’extrême-droite au Parlement slovaque de "grande honte" pour la Slovaquie. "Ce sera un désastre majeur que d'avoir des fascistes au Parlement alors que la République slovaque préside l'Union européenne" dans la seconde moitié de l'année, a-t-elle déclaré.

Fico, chef du parti social-démocrate Smer-SD, avait axé sa campagne sur le refus d'accueillir des réfugiés en Slovaquie, et le rejet des quotas européens voulus par Bruxelles. Cette campagne anti-migrants semble être en phase avec une bonne partie de la société slovaque, voire même des Européens.

Le chef du parti au pouvoir en Pologne Jaroslaw Kaczynski, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président tchèque Milos Zeman partagent ses vues sur la crise migratoire. Bratislava est même à la pointe de la bataille contre l’accueil des réfugiés : la Slovaquie a introduit un recours en justice contre le système de quotas de migrants et taxé de "fiasco complet" cette proposition européenne.

Avec AFP et Reuters