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Le patron du FBI James Comey a justifié, mardi devant une commission parlementaire, sa demande de déverrouillage de l'iPhone de l'un des terroristes de San Bernardino. Le travail des enquêteurs, estime-t-il, ne doit pas être entravé.

Le directeur de la police fédérale américaine (FBI) James Comey a défendu devant une commission parlementaire, mardi 1er mars, la position de son agence qui veut l'aide d'Apple pour déverrouiller l'iPhone de l'un des assaillants de la fusillade de San Bernardino.

James Comey a ainsi regretté que le travail des enquêteurs puisse être entravé par des "espaces où même des mandats de justice ne s'appliquent pas", et qui restent ainsi inaccessibles à la police.

Cette audition parlementaire se déroulait alors qu'Apple refuse de se plier à une injonction judiciaire exigeant qu'il aide le FBI à accéder au contenu d'un iPhone utilisé par l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino, au cours de laquelle 14 personnes ont été tuées début décembre en Californie.

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L'affaire a créé un clivage important entre ceux qui estiment que l'utilisateur d'un appareil électronique tel qu'un smartphone doit pouvoir garder ses informations privées grâce au verrouillage, et ceux qui jugent que les enquêtes légitimes des forces de l'ordre doivent primer.

"C'est notre boulot de faire savoir au peuple américain que les outils que nous utilisons pour les protéger deviennent moins efficaces", a regretté James Comey. "S'il reste des espaces dans la vie des Américains qui restent inaccessibles même avec des mandats judiciaires, qu'est-ce que cela signifie ? Quels sont les coûts ?", s'est-il interrogé.

Le directeur du FBI a convenu que si Apple l'aidait à déverrouiller un iPhone, dont normalement seul l'utilisateur détient le code, cela pourrait créer un précédent.

"Cela peut potentiellement créer un précédent"

"Cela peut potentiellement créer un précédent, mais c'est comme ça que marche la loi", a-t-il dit en réponse à une question du représentant démocrate John Conyers.

Et pour James Comey, il ne s'agit pas d'ouvrir une porte dérobée pour parvenir à entrer dans les iPhones verrouillés : "Il y a déjà une porte d'entrée sur ces téléphones, on demande à Apple d'enlever le vicieux chien de garde".

Si des appareils restent inaccessibles, "alors on parle d'un monde dans lequel nous n'avons jamais vécu aux États-Unis, et cela aurait de graves conséquences pour la sécurité publique", a-t-il encore affirmé.

Et selon lui les droits des citoyens seront protégés : "Si un juge indépendant estime qu'il y a des raisons de croire que certaines communications privées contiennent des preuves d'un crime, alors le gouvernement doit pouvoir mener une enquête bien délimitée".

Les élus des deux partis qui participaient à cette audition ont semblé perplexes quant aux demandes du FBI, se demandant si cela ne conduirait pas à une moindre sécurité pour les appareils technologiques à l'avenir.

Dans une déclaration préparée pour cette même audition, le conseil d'Apple, Bruce Sewell, a souligné que le public devait comprendre que "le verrouillage est une bonne chose, nécessaire", même si cela rend le travail des forces de l'ordre plus difficile.

Avec AFP