Alors que les combats sont globalement à l'arrêt depuis l'entrée en vigueur en Syrie d'une trêve initiée par les États-Unis et la Russie, un attentat, perpétré par l'EI selon l'OSDH, a fait au moins deux morts, samedi, dans l'est du pays.
Les combats étaient globalement à l'arrêt dans l'ouest de la Syrie samedi 27 février au matin,quelques heures après l'entrée en vigueur du plan russo-américain de cessation des hostilités entre le régime de Damas et les rebelles. Ce calme relatif est sans précédent depuis cinq années d’un conflit meurtrier.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et les Nations unies n'ont fait état que de tirs isolés dans l'ouest du pays depuis le début de la trêve, vendredi à 22h00 GMT. Selon l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, des incidents constatés à Damas, la capitale, et Deraa, dans le sud-ouest du pays, quelques minutes après l'heure dite ont rapidement fait place au calme.
Le ministère russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont "salué" l'entrée en vigueur de cette trêve lors d'un entretien téléphonique, selon un communiqué du ministère russe. Ils ont aussi "discuté des modalités pour [que le cessez-le-feu] soit entièrement respecté".
Selon la télévision syrienne, un attentat à la voiture piégée a fait au moins deux morts dans la province d'Hama, samedi, dans l’est de la Syrie. L'OSDH indique que l'attentat a été commis par le groupe État islamique "dans une zone où l'accord sur l'arrêt des hostilités ne s'applique pas", a précisé Rami Abdoulrahman, représentant de l'organisation.
Situation inédite
Pour la première fois, les grandes puissances ont réussi à négocier une pause dans la guerre civile qui frappe la Syrie. Les Nations unies entendent saisir l'occasion pour reprendre des négociations entre le régime de Bachar al-Assad et l'opposition. Le gouvernement et son allié russe, ainsi que plusieurs groupes de l'opposition syrienne, avaient déclaré qu'ils se conformeraient au plan.
Cet accord élaboré par Washington et Moscou exclut de son champ d'application l'organisation État islamique et le Front al-Nosra, émanation syrienne d'Al-Qaïda. Les deux groupes jihadistes ont, quant à eux, dénoncé cette trêve et appelé tous les rebelles syriens à intensifier leurs attaques contre les forces du président et leurs alliés chiites libanais et iraniens.
La Russie, qui a prévenu qu'elle ne cesserait pas ses opérations contre les extrêmistes, a cependant annoncé samedi matin la suspension de ses frappes aériennes sur le territoire afin d'éviter de toucher par accident des cibles qui sont parties prenantes à cette trêve, a indiqué le ministère russe de la Défense.
Étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel
Les combattants de l'YPG (unités de protection du peuple), partenaires importants pour la coalition internationale conduite par les États-Unis contre l’EI, ont, eux, poursuivi leurs affrontements avec l’organisation jihadiste vendredi dans la province de Rakka, d’après l'OSDH.
Le plan russo-américain, qui n'a pas été signé par les parties prenantes, est moins contraignant qu'un accord formel. Pour les Nations unies, il constitue une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel à établir. D’ores et déjà, le gouvernement syrien a fait savoir que la trêve serait rompue si des États étrangers fournissaient les rebelles en armes ou si ces derniers profitaient du cessez-le-feu pour se réarmer.
Aide humanitaire facilitée
Par ailleurs, Staffan de Mistura a annoncé son intention d'organiser trois semaines de discussions de paix à partir du 7 mars. Elles auront lieu pour peu que le cessez-le-feu tienne et que l'aide humanitaire puisse être davantage distribuée, a-t-il précisé. Certaines mesures d'aide internationale ont été apportées cette année dans des villes assiégées à la suite d'accords ciblés mais l'ONU demande un accès plus large à tous les Syriens qui en ont besoin.
Avec Reuters