
Les îles Fidji se sont lancées dimanche dans de gigantesques opérations de nettoyage après le passage sur l'archipel du Pacifique du plus puissant cyclone de leur histoire, qui a fait cinq morts et détruit des infrastructures.
Après le passage du plus puissant cyclone de leur histoire, qui a fait cinq victimes, l’heure est au grand nettoyage dimanche 21 février dans les îles Fidji. Le cyclone tropical Winston qui a déferlé sur l’archipel était accompagné de vents approchant les 300 km/h, selon le Centre d'alerte au typhon de la marine et de l'armée de l'air américaines.
Winston est le seul cyclone de catégorie 5 à avoir jamais touché l'archipel mélanésien, très dépendant du tourisme, où vivent 900 000 habitants.
Le Premier ministre Voreqe Bainimarama a annoncé que cinq personnes avaient péri.
Les Fidjiens et les médias locaux postaient sur les réseaux sociaux des images de maisons aux toits arrachés, de rues inondées et de poteaux de signalisation pliés en deux.
Aerial shots by NZ Defense airforce. Koro, Lau, Taveuni! Dear Lord bless the all! #Fiji #TCWinstonAftermath pic.twitter.com/CYBGbz0t3q
— Jacquee Speight (@JacqueeSpeight) 21 Février 2016Iris Low-McKenzie, la directrice locale de l'ONG Save the Children, a expliqué qu'il était trop tôt pour évaluer les dégâts sur les îles les plus reculées de l'archipel, qui en compte 322.
"Je suis spécialement inquiète quant au sort des communautés qui vivent dans des îles éloignées que nous n'avons pas encore pu joindre, a-t-elle indiqué. Tant que les communications n'auront pas été rétablies, nous ne connaîtrons pas la situation", ajoutait-elle.
Winston a frappé l'île principale de Viti Levu où se trouve la capitale Suva, mais celle-ci a été relativement épargnée.
"Je n'ai jamais rien vécu de tel", témoignait Mme Low-McKenzie. "Le bruit était terrifiant au moment où les toits étaient arrachés et les arbres déracinés".
Écoles fermées
L'état de catastrophe naturelle a été décrété pour un mois. Un couvre-feu a été instauré pour "assurer les sécurité de tous les Fidjiens". Il devrait être levé lundi.
Toutes les écoles, dont beaucoup servent de refuges d'urgence, resteront fermées pendant une semaine.
De nombreux habitants ont passé la nuit dans ces centres d'évacuation, où ils ont reçu vivres et eau.
Des chutes d'arbres ont barré des routes et provoqué des coupures de courants sur Viti Levu et tous les vols ont été annulés à l'aéroport international Nadi.
La compagnie Virgin Australia devrait toutefois reprendre ses vols à partir de lundi.
Les autorités néo-zélandaises ont envoyé un appareil P-3 Orion [avion de patrouille maritime] pour évaluer les dégâts dans les localités les plus reculées. La ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop a proposé à l'archipel une aide similaire.
"Nous estimons que les besoins humanitaires seront très élevés", a dit à l'AFP le directeur par interim du bureau de la Croix-Rouge pour le Pacifique Ahmad Sami.
La priorité sera de rétablir le courant, de réhabiliter les habitations et d'assurer l'alimentation en eau potable des plus de 700 centres d'évacuation ouverts par les autorités, a-t-il ajouté.
Des hôpitaux ont été gravement endommagés à Suva et Ba "dans le sillage destructeur" de Winston sur les îles fidjiennes, selon l'Ocha.
D'après les services météorologiques locaux, Winston est reparti en mer et se trouvait à environ 230 kilomètres à l'ouest de Nadi. L'archipel mélanésien doit toutefois s'attendre à subir des vents violents, des pluies abondantes et de fortes vagues.
Avec AFP