Le chef de l'État haïtien Michel Martelly, dont le mandat s'achevait samedi, et les représentants du Parlement ont signé un accord prévoyant l'installation d'un gouvernement transitoire dans l'attente du prochain scrutin présidentiel.
Haïti a trouvé une solution à la crise que le pays traverse depuis octobre 2015. Samedi 6 février, un accord politique a été signé quelques heures avant la fin du mandat du président Michel Martelly. Le document de quatre pages signale l'élection par le Parlement d'un président provisoire, avec un mandat d'une durée maximale de 120 jours.
"Cela n'a pas été facile mais, comme je l'avais dit, je n'aurais pas laissé ce pays au 7 février aller vers l'incertitude, donc on a travaillé sans relâche ces trois dernières semaines", a déclaré Michel Martelly lors de la cérémonie officielle de signature du document.
L'élection du président intérimaire n'aura lieu que "plus tard", a pour sa part déclaré Jocelerme Privert, le président du Sénat. "Nous allons tenir dimanche matin une séance en Assemblée nationale pour prendre acte de la fin du mandat du président Martelly et demander au Premier ministre et au gouvernement de rester en poste pour liquider les affaires courantes."
Un deuxième tour de la présidentielle le 24 avril prochain ?
La crise était telle que l’Organisation des États américains (OEA) avait dépêché un envoyé spécial, Ronald Sanders, pour tenter de trouver une issue. "Nous sommes heureux que l'ensemble des acteurs se soient engagés en faveur de la démocratie, la paix et la stabilité dans ce contexte de vide constitutionnel créé par l'absence d'un président élu pour remplacer Michel Martelly", a expliqué le diplomate.
L'accord politique signé entre les pouvoirs exécutif et législatif indique la tenue du second tour de la présidentielle le 24 avril, et le nouveau président serait installé le 14 mai. Mais selon le président du Sénat, il ne s'agit là que "d'une proposition de calendrier" soumise à la validation "d'un conseil électoral".
Des défis à venir
Si le pays évite avec cet accord un vide du pouvoir, les différentes composantes doivent désormais se mettre d’accord sur la nomination d'un chef de l'État et d'un Premier ministre intérimaires.
Autre défi : Haïti, l'un des pays les plus pauvres au monde, doit trouver de l’argent pour organiser les scrutins à venir, alors que les précédents ont déjà coûté 100 millions de dollars.
Après le premier tour des élections tenu le 25 octobre, "une farce ridicule", selon le candidat Jude Célestin, le deuxième tour qui devait l'opposer le 27 décembre au candidat du pouvoir Jovenel Moïse a été reporté dans un premier temps au 24 janvier, avant d'être de nouveau reporté sine die.
Avec AFP.