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Une boucherie halal et un kebab du centre-ville de Propriano, en Corse, ont été la cible d'une trentaine de tirs "à l'arme de guerre" dans la nuit de mardi à mercredi. Il n'y a aucune victime, selon le procureur d'Ajaccio.

Les façades d'une boucherie halal et d'un kebab ont été mitraillées dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 février à Propriano, station balnéaire du sud de la Corse. Les établissements, qui se trouvent en centre-ville, ont été la cible d'une trentaine de tirs "à l'arme de guerre", a indiqué le procureur de la République d'Ajaccio, Éric Bouillard, cité par France 3 Corse.

Au total, 56 impacts de balles tirées par une arme de calibre 9 mm ont été relevés sur la devanture des établissements qui sont voisins, a-t-il précisé. Il n'y a pas eu de victime.

>> Sur France 24 : "Les actes antimusulmans ont triplé en France en 2015"

En 2013, la boucherie avait été déjà visée par des tirs similaires, rapporte la chaîne de télévision locale. L'action de cette nuit n'a pas été revendiquée. Aucune inscription n’a été relevée sur place, selon les premiers éléments de l'enquête, qui a été confiée à la brigade de Sartène et à la section de recherches de la gendarmerie.

Les tirs contre un restaurant et une boucherie halal à Propriano sont des actes intolérables. Ils imposent notre condamnation unanime.

— Manuel Valls (@manuelvalls) 3 Février 2016

Sur Twitter, le Premier ministre, Manuel Valls, a dénoncé des "actes intolérables" qui "imposent notre condamnation unanime".

Trois nouvelles interpellations dans le cadre des troubles de Noël

Fin 2015, entre Noël et le Nouvel An, l'île avait connu des tensions après l'agression de pompiers dans un quartier sensible d'Ajaccio comptant une importante population d'origine maghrébine. Des manifestations émaillées de slogans racistes avaient suivi et une salle de prière musulmane avait été vandalisée, sans faire de victimes.

Mercredi, trois hommes ont été interpellés à Ajaccio dans le cadre de l'enquête sur les troubles survenus la nuit de Noël. Les trois individus ont été arrêtés dans le quartier des Jardins de l'Empereur, où avait eu lieu l'agression, qui surplombe Ajaccio, et placés en garde à vue au commissariat de police.

C'est la quatrième série d'interpellations depuis le 25 décembre dans cette affaire. Aucune interpellation n'a eu lieu pour l'instant pour les débordements survenus lors des manifestations dans les jours qui ont suivi.

Avec AFP et Reuters