
François Hollande a démarré dimanche sa deuxième visite d'État en Inde depuis 2012. Le président français espère avancer sur le dossier de la vente de 36 Rafale à l'Inde, dont le contrat est estimé à 9,1 milliards de dollars.
François Hollande a démarré, dimanche 24 janvier, une visite d’État de trois jours en Inde placée sous le signe de l’économie. Alors qu’il sera l'invité d'honneur de la parade militaire du Republic Day, mardi, le président français espère finaliser le contrat de vente de 36 Rafale, dont le Premier ministre indien Narendra Modi avait passé commande lors d'une visite à Paris en avril 2015.
À sa descente d'avion sur la base militaire de Chandigarh, ville nouvelle conçue dans les années 1950 par l'architecte franco-suisse Le Corbusier, François Hollande a indiqué espérer "franchir une étape" dans les négociations sur le Rafale, mais a également tempéré les espoirs d’une signature rapide.
"Trouver un accord sur les aspects techniques prend évidemment du temps mais nous sommes sur la bonne voie", a-t-il dit dans un entretien à l'agence Press Trust of India (PTI) dimanche.
L’accord intergouvernemental pourrait être signé dès lundi, mais les négociations achoppent sur le contrat commercial, qui ne peut venir que dans un deuxième temps.
Des soldats français répètent avant le défilé militaire du Republic Day
A #French contingent rehearses for the Indian #RepublicDay parade in New Delhi. @afpphoto #india #france pic.twitter.com/r3OqZKGYSa
— Prakash Singh (@PrakashAFP) 23 Janvier 2016Selon une source proche du dossier, les positions des deux parties restent notamment éloignées sur le prix. Le montant du contrat est estimé à 9,1 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros). L’un des autres points de blocage régulièrement évoqué est la volonté de l'Inde d'obtenir de Dassault qu'il investisse une part importante - au moins 30 % - du contrat sur le sol indien.
Les entreprises françaises intéressées par la construction de "villes intelligentes"
Comme souvent, François Hollande est accompagné pour cette visite d’État d'une importante délégation de chefs d’entreprises, parmi lesquels ses champions dans les domaines du bâtiment, de l'énergie, des transports, et plus généralement des infrastructures urbaines : Alstom, Areva, EDF, Engie (ex GDF-Suez), Lafarge, Saint-Gobain, Suez Environnement.
Autant de secteurs dopés par les grandes réformes lancées par le gouvernement Modi, et une croissance qui, selon le FMI, devrait atteindre 7,5 % en 2015 et 2016, le pays étant en passe de supplanter la Chine.
>> À voir sur France 24 : "L'Inde veut séduire les investisseurs étrangers"
Paris, qui évalue à 680 milliards d'euros les besoins de l'Inde en infrastructures urbaines pour les 20 ans à venir, veut renforcer ses liens économiques et commerciaux, pour l'heure timides, avec la troisième économie asiatique.
Les entreprises françaises sont particulièrement intéressées par le programme mis sur les rails par le Premier ministre indien pour la construction de cent "villes intelligentes" ("smart cities"), destinées à devenir des modèles de développement durable. Paris a décidé d'investir dans trois d'entre elles : Chandigarh, Pondichéry et Nagpur.
Avec AFP et Reuters