L'Iran et la Chine ont décidé de renforcer leurs relations économiques avec l'ambition de les porter à un niveau de 600 milliards de dollars, a déclaré samedi le président iranien Rohani à Téhéran, où son homologue chinois était en visite officielle.
Cela faisait 14 ans qu’un président chinois n’avait pas foulé le sol iranien. À l'occasion de cette visite officielle, l'Iran et la Chine ont annoncé le renforcement de leurs relations économiques avec l'ambition de les porter à un niveau de 600 milliards de dollars, a déclaré samedi 23 janvier le président iranien Hassan Rohani à Téhéran en présence de son homologue chinois Xi Jinping.
Cette annonce intervient une semaine après le début de la mise en œuvre de l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances, dont la Chine, qui prévoit la levée d'une partie des sanctions internationales contre Téhéran.
Ces dernières années, la Chine, important partenaire de l'Iran, a maintenu des liens économiques étroits avec Téhéran mais la fin des sanctions va permettre de donner un coup de fouet à ces relations.
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Les deux pays "se sont engagés à mener des négociations pour la signature d'un accord de coopération élargie sur 25 ans" et ont décidé "de coopérer et d'avoir des investissements réciproques dans les différents domaines, notamment les transports, les ports, l'énergie, l'industrie et les services", selon un communiqué commun.
Selon le texte, la Chine envisage aussi des "investissements et des financements dans les industries de l'énergie en Iran".
Lors d'une conférence de presse avec Xi Jinping, le président iranien a indiqué que les deux responsables avaient évoqué le projet de "porter le niveau des relations (économiques) à un niveau de 600 milliards de dollars dans dix ans".
Les échanges économiques entre les deux pays s'élevaient en 2014 à 52 milliards de dollars.
"Une nouvelle page s'ouvre"
Selon les médias iraniens, 36 % du commerce extérieur de l'Iran s'effectue avec la Chine, premier client du pétrole iranien.
"La visite du président chinois est historique et aujourd'hui une nouvelle page s'ouvre dans les relations entre les deux pays", a déclaré Hassan Rohani.
Sur le plan diplomatique, "la Chine a salué le rôle constructif de l'Iran dans la lutte contre le terrorisme et en faveur du maintien de la paix et de la stabilité dans la région", selon le communiqué commun.
L'Iran chiite est le principal soutien du régime du président syrien Bachar al-Assad et s'oppose sur toutes les crises régionales, notamment la Syrie, l'Irak, le Yémen ou encore Bahreïn, à l'Arabie saoudite sunnite.
Le président chinois a rencontré samedi soir le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a rappelé que Téhéran "n'oubliera jamais" le soutien de la Chine à l'Iran alors isolé par les sanctions internationales.
Jeudi en Égypte, dans le cadre d'une tournée régionale, Xi Jinping avait promis une enveloppe de 55 milliards de dollars en prêts et investissements pour le Moyen-Orient, où la Chine veut également renforcer sa présence économique.
En Arabie saoudite, où le président chinois a entamé sa tournée régionale, Xi Jinping a inauguré mercredi avec le roi Salmane une raffinerie construite en partenariat entre les deux pays.
Le royaume saoudien est le plus gros fournisseur de pétrole de la Chine.
it"Les Chinois ont une politique de non-ingérence dans leurs raports avec les différents États, ils ont expliqué qu’ils ne se mêleraient pas du conflit actuel entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Ce qu’ils cherchent au Moyen-Orient, ce sont des partenaires industriels et l’ouverture d’une voie logistique pour appuyer ce que Xi Jinping a appelé 'la nouvelle route de la soie'", a expliqué Philippe du Fresnay, spécialiste de la Chine, sur le plateau de France 24.
Avec AFP