logo

Les syndicats craignent une forte abstention aux prud'homales

Salariés, employeurs et chômeurs sont appelés mercredi à élire leurs conseillers aux prud'hommes, chargés de régler les litiges du travail. En 2002, l'abstention avait été très forte : seul un électeur sur trois s'était déplacé.

AFP - Plus de 19 millions de salariés et d'employeurs sont appelés à voter mercredi aux élections prud'homales, un scrutin attendu par les syndicats qui compteront leurs forces en espérant voir s'arrêter la baisse continuelle de la participation.

Le scrutin permettra d'élire les conseillers prud'homaux chargés de juger les litiges du travail. Mais il donnera aussi une photographie attendue d'un paysage syndical qui va être bouleversé dans les prochaines années par la loi, votée cet été, réformant les règles du dialogue social.

Au précédent scrutin de 2002, la CGT était arrivée en tête avec 32% des voix, devant la CFDT, Force Ouvrière, la CFTC, la CFE-CGC, les syndicats autonomes regroupés dans l'Unsa, les syndicats Sud et les listes diverses.

Cette année-là, moins d'un électeur sur trois s'était déplacé, confirmant une baisse de la participation depuis la création du scrutin en 1979.

Pour tenter d'inverser la tendance, le gouvernement a généralisé le vote par correspondance et expérimenté à Paris le vote par internet.

Les syndicats espèrent voir les salariés se mobiliser dans un climat d'inquiétude sociale. Certains, comme la CGT, veulent faire de cette échéance "un test social grandeur nature".

Mais les derniers sondages annoncent un taux d'abstention comparable à 2002.

La plupart des bureaux ouvrent à 08H00, mais certains le sont depuis 04H00 du matin pour permettre aux salariés travaillant de nuit de voter. Ils fermeront à 18H00 (19H00 dans les grandes villes).

Les résultats définitifs, qui ne seront connus que tôt jeudi matin, dessineront le rapport des forces entre des syndicats appelés dans les cinq ans à s'adapter pour avoir le droit de négocier un accord.

Alors qu'actuellement cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) sont d'emblée reconnues représentatives, un syndicat devra dans le futur justifier d'un résultat minimum aux élections professionnelles dans les entreprises pour pouvoir négocier, tant à la base qu'au niveau national.

Même si les élections prud'homales ne seront pas l'instrument de mesure de la représentativité, les résultats de mercredi constitueront de premiers indices de cette évolution.