L'élection présidentielle qui devait se tenir le 6 juin en Mauritanie a été repoussée in extremis au 18 juillet. Notre reporter a recueilli les réactions des différentes parties.
Après cinq jours de négociations à Dakar, la médiation sénégalaise et les émissaires internationaux ont convaincu l'opposition mauritanienne et la junte militaire au pouvoir dans le pays de repousser au 18 juillet l'élection présidentielle initialement prévu le 6 juin.
Le scrutin est censé mettre un terme à la crise née du coup d'État perpétré le 6 août 2008 par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pour l’opposition, qui avait décidé de boycotter le vote parce qu'il avait été imposé sans consultation, ce report constitue une victoire.
Il ne lui reste toutefois qu’un peu plus d’un mois pour mener à bien une campagne éclair.
En dépit de cette situation, le leader de l'opposition ne cache pas sa satisfaction. "Je pense que (cet accord) a quand même un côté satisfaisant", affirme Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques, à FRANCE 24. "Il fait baisser la tension et ouvre même imparfaitement des perspectives démocratiques."
Grand perdant de ce report, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte devenu aujourd'hui simple candidat à la présidentielle, se réjouit malgré tout de cet accord.
"C’est une victoire pour la Mauritanie et pour son peuple, mais aussi pour la majorité parlementaire", affirme-t-il à notre reporter, James André. Tout en lançant quand même un avertisssement : "Mon message à l’opposition est le suivant : ‘Participez aux élections, respectez les lois et honorez l’accord signé à Dakar’".