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Favoris, "fils de" : les candidats à la présidentielle en Centrafrique

Trente candidats sont en lice pour le premier tour de l'élection présidentielle en Centrafrique mercredi. Les trois derniers chefs d'État du pays, François Bozizé, Michel Djotodia et Catherine Samba-Panza sont eux exclus du scrutin.

Cela fait près de trois ans que la Centrafrique attend ce moment. Mercredi 30 décembre se tiendront des élections présidentielle et législatives plusieurs fois reportées, dont l’issue devrait permettre de sortir le pays de trois ans de violences intercommunautaires. Des élections qui ont pour particularité d'exclure les trois derniers présidents du pays.

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Favoris, "fils de" : les candidats à la présidentielle en Centrafrique

En effet, ni François Bozizé, renversé en 2013 par Michel Djotodia, ni ce dernier, chassé du pouvoir début 2014 par une intervention militaire internationale conduite par la France, ne se présentent. Actuellement en exil, ils sont tous deux sous le coup de sanctions internationales. Quant à l'actuelle présidente de transition, Catherine Samba-Panza, elle n'est juridiquement pas en mesure d'être candidate.

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Trente candidats sont au total en lice au premier tour du scrutin. Parmi eux, figurent trois personnalités de premier plan et trois fils d'anciens dirigeants centrafricains aujourd'hui décédés. Passage en revue de quelques uns des candidats.

Anicet-Georges Dologuélé, alias "M. Propre"

58 ans. Économiste de formation, il a servi à la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) à Yaoundé au Cameroun avant d'être nommé Premier ministre par Ange-Félix Patassé (1998-2001). Surnommé "M. Propre" pour sa gestion rigoureuse, il engage des travaux de réfection des édifices publics sur fonds propres de l'État.

Il est ensuite désigné PDG de la Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC) entre 2001 et 2010.

Fondateur de l'Union pour le renouveau centrafricain (URCA), parti au nom duquel il se présente à la présidentielle et aux législatives dans la région de Bocaranga (nord), dont il est originaire, il est candidat pour la première fois à des élections. Il a reçu mardi le soutien officiel du parti de François Bozizé.

Martin Ziguélé, "l'homme à poigne"

58 ans. Inspecteur principal des impôts, spécialisé dans les assurances, il parle français, espagnol et anglais. Après un bref passage à la BEAC, il est nommé Premier ministre en 2001 par Ange-Félix Patassé.

Considéré comme un homme à poigne, il lance en tant que Premier ministre une opération mains propres visant les douaniers véreux et provoque le limogeage de François Bozizé du poste de chef d'état-major de l'armée en 2001.

Principal opposant au régime Bozizé, il se présente au nom du Mouvement de libération du peuple centrafricain à Bocaranga, dans la même région que Anicet-Georges Dologuélé.

Abdoul Karim Méckassoua, "la bonne réputation"

62 ans. Ergonome consultant de profession, il a été plusieurs fois ministre de François Bozizé dont il se présente comme proche. Il jouit d'une bonne réputation dans les milieux intellectuels qui mettent en avant sa compétence, sa rigueur et son efficacité. Il jouit aussi d'une bonne réputation au sein de la communauté musulmane dont il est issu et a beaucoup de soutiens dans les milieux chrétiens.

Ancien député, il se présente pour la première fois à la présidentielle sous l'étiquette "indépendant" et également aux législatives dans le troisième arrondissement de Bangui où se trouve l'enclave musulmane du PK-5.

Jean-Serge Bokassa

43 ans. Fils de l'ex-empereur Bokassa qui a dirigé la Centrafrique de 1966 à 1979, ancien ministre et ancien député, il se définit comme théologien. Il se présente pour la première fois comme candidat indépendant à la présidentielle.

Eugène Sylvain Ngakoutou Patassé

46 ans. Fils d'Ange-Félix Patassé, (président centrafricain de 1993 à 2003 avant d'être renversé par François Bozizé) il est opérateur économique dans le secteur du diamant. Sans expérience politique, il se lance dans la course présidentielle pour la première fois comme candidat indépendant.

Désiré Nzanga Bilal Kolingba

59 ans. Économiste, fils aîné d'André Kolingba (président de 1981 à 1993), il a travaillé à la représentation de la Banque mondiale à Bangui avant d'être plusieurs fois ministre de François Bozizé.

Ancien député de la Basse-Kotto, il perd de justesse face à Catherine Samba-Panza en janvier 2014 pour prendre le poste de chef de l'État de transition, en remplacement de Michel Djotodia.

Converti à l'Islam, il se présente pour la première fois à l'élection présidentielle au nom du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), fondé par son père.

Avec AFP