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Birmanie : Aung San Suu Kyi rencontre le président pour amorcer une "transition pacifique"

Aung San Suu Kyi, qui a mené la Ligue nationale pour la démocratie à la victoire lors des premières élections libres en Birmanie depuis 25 ans, a rencontré mercredi le président Thein Sein pour préparer une "transition pacifique" dans le pays.

La Birmanie semble prendre doucement le chemin de la transition. Aung San Suu Kyi, dont le parti a très largement remporté les premières élections libres organisées dans ce pays depuis 25 ans, a commencé à mettre le pays sur la voie du changement en rencontrant mercredi 2 décembre le président sortant Thein Sein. Plus tard dans la journée, elle doit également s'entretenir avec Min Aung Hlaing, le chef de l'armée, homme politiquement très puissant.

Au cours d’une "discussion ouverte et chaleureuse", le président birman et le prix Nobel de la paix "ont discuté de la façon de transférer au nouveau gouvernement le pouvoir de manière pacifique", a rapporté Ye Htut, le porte-parole du président. "Depuis notre indépendance en 1948, nous n'avons jamais connu de transition politique pacifique", a-t-il rappelé.

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Birmanie : Aung San Suu Kyi rencontre le président pour amorcer une "transition pacifique"

"Aung San Suu Kyi a été vue ce matin devant la demeure de son ancien ennemi, le général Thein Sein, l'homme de la transition démocratique, relate Cyril Payen, correspondant de France 24 en Birmanie. Ils étaient tout sourire tous les deux mais on sait, bien qu'il y ait eu une victoire démocratique, [...] que c'est une longue route pavée de compromis et de négociations qui va commencer", explique le journaliste de France 24.

Pour ne pas froisser ses adversaires politiques et ouvrir la voie à une transition en douceur, Aung San Suu Kyi n'a pas organisé de grand rassemblement pour sa victoire et avait rapidement appelé à des discussions de "réconciliation nationale" avec les hommes clés du régime post-junte.

Des inquiétudes

Le système politique birman, hérité de la junte, impose une période de transition très longue entre les élections législatives et l'entrée en fonction du nouveau pouvoir. Le président Thein Sein gardera donc ses fonctions jusqu'en mars puisque le nouveau Parlement, qui doit élire le prochain président, ne prendra pas ses fonctions avant février.

Un laps de temps de plusieurs mois qui inquiète. En 1990, le pays avait déjà massivement voté pour la Ligue nationale pour la démocratie (LND), espèrant tourner la page de la junte. Mais les militaires avaient ignoré les résultats.

En décidant en 2011 son auto-dissolution, la junte a permis à la Birmanie une sortie de décennies de dictature militaire et d'isolement qui ont laissé le pays exsangue. Cependant le pouvoir politique est resté jusqu'ici concentré entre les mains d'anciens généraux.

Avec AFP