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Les États-Unis visent "Jihadi John" dans un raid aérien en Syrie

Les États-Unis ont procédé, jeudi, à des frappes en Syrie visant "Jihadi John", le bourreau masqué de l’organisation de l'État islamique qui s'affiche dans des vidéos macabres du groupe jihadiste. Pour l'heure, Washington ne peut confirmer sa mort.

La traque de "Jihadi John" est peut-être sur le point de s'achever. Le bourreau masqué de l’organisation de l'État islamique (EI) a été, jeudi 12 novembre, la cible de frappes de l'armée américaine en Syrie. La mort de ce Britannique, que l'on voit exécuter des prisonniers dans des vidéos, n'a pas été confirmée pour l'instant.

Un porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a indiqué ne pas savoir si Mohammed Emwazi, de son vrai nom, avait été tué. "Nous sommes en train d'évaluer les résultats de l'opération de cette nuit (de jeudi à vendredi) et fournirons des informations supplémentaires de manière appropriée", a-t-il déclaré dans un communiqué. Selon le Pentagone, le bombardement aérien a eu lieu à Raqqa, capitale de facto du "califat" autodéclaré de l'organisation extrémiste, dans le nord de la Syrie.

La chaîne d'information CNN et le quotidien "Washington Post", citant des responsables américains, affirment que la frappe provenait d'un drone et que la cible avait été repérée il y a plusieurs jours par le renseignement américain.

Un tueur "froid, sadique et impitoyable"

Toujours vêtu de noir, masqué et couteau à la main, "Jihadi John" est devenu l'incarnation de la cruauté de l'EI. L'homme est apparu sur des images de propagande macabres aux côtés de captifs américains, britanniques et japonais en combinaison orange, juste avant leur exécution, proférant avec un accent britannique des menaces à l'encontre des gouvernements concernés. Seuls ses yeux étaient visibles.

Il était apparu pour la première fois dans une vidéo en août 2014 montrant la décapitation de James Foley, un journaliste indépendant de 40 ans porté disparu en Syrie depuis novembre 2012. La vidéo, intitulée "Un message à l'Amérique", avait suscité des condamnations dans le monde entier.

Deux semaines plus tard, un autre otage américain, Steven Sotloff, subissait le même sort des mains du tueur. Il figurait aussi à l'image lors des décapitations du travailleur humanitaire britannique David Haines, du chauffeur de taxi de Manchester Alan Henning, de l'américain Peter Kassig, et des otages japonais Haruna Yukawa puis Kenji Goto.

Les témoignages sur Mohammed Emwazi retracent l'itinéraire d'un jeune Londonien d'origine koweïtienne sans problème, fan de football et de jeux vidéo, jusqu'à sa radicalisation pour devenir un tueur décrit comme "froid, sadique et impitoyable".

La frappe intervient au moment où l'armée américaine apporte un soutien aérien à une offensive majeure des peshmerga kurdes contre l'EI sur le mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, et alors que doit se tenir une réunion internationale samedi à Vienne sur les perspectives de transition politique en Syrie.

L'EI contrôle de vastes territoires en Syrie, déchirée depuis 2011 par un conflit de plus en plus complexe qui a fait plus de 250 000 morts, et en Irak. Mais le groupe jihadiste semble reculer dernièrement, attaqué dans les deux pays par les armées nationales et pilonné par les aviations russe (en Syrie) et de la coalition internationale menée par les États-Unis (en Syrie et en Irak).

Avec AFP