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Aymeric Chauprade quitte le FN et dénonce la "trahison" de Marine Le Pen

Le député européen Aymeric Chauprade a claqué la porte du Front national lundi, dénonçant la "trahison" de Marine Le Pen. L’élu, qui compte conserver son mandat d'eurodéputé, affirme vouloir composer une grande droite indépendante.

Le député européen Aymeric Chauprade a annoncé lundi 9 novembre qu'il quittait le Front national au Parlement de Strasbourg, tout en indiquant conserver son siège de député européen. Il a dénoncé sur iTÉLÉ la "trahison" morale et idéologique de Marine Le Pen.

Aymeric Chauprade, qui a reconnu avoir fait partie du commando ayant récemment exfiltré de Saint-Domingue deux pilotes français poursuivis pour trafic de drogue dans l'affaire "Air-Cocaïne", a eu des mots très durs envers Marine Le Pen et son lieutenant Florian Philippot.

"Il est essentiel que les dirigeants de la France de demain aient une droiture, une capacité de respect de leur parole", a-t-il dit, reprochant à la dirigeante du FN "d'éliminer ses collaborateurs sur des faux prétextes".

>> À lire sur France 24 : "'Air cocaïne' : quel rôle a joué le député FN Aymeric Chauprade ?"

Je quitte le @FN_officiel de #MLP et #Philippot pour contribuer à la formation d’une droite crédible et assumée. pic.twitter.com/WMftdPwjXM

— Aymeric Chauprade (@a_chauprade) 9 Novembre 2015

Ceux qui trahissent celui auquel ils doivent tout ne méritent pas notre respect.

— Aymeric Chauprade (@a_chauprade) 9 Novembre 2015

Je ne crains pas les insultes de ceux qui ont perdu toute légitimité morale.

— Aymeric Chauprade (@a_chauprade) 9 Novembre 2015

Marine Le Pen avait démis en janvier Aymeric Chauprade de ses fonctions de chef de file des 23 eurodéputés du FN après sa vidéo controversée sur l'islam, où il dénonçait l'existence d'une "cinquième colonne islamiste" en France. Marine Le Pen avait alors invoqué les risques juridiques qu'il faisait courir à sa formation. La dirigeante avait demandé aux cadres du FN de ne pas relayer sa vidéo, ce qui n'a pas empêché sa nièce et députée frontiste du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, d'y faire écho.

"Au FN, on ne peut pas penser"

L'eurodéputé a également reproché à Marine Le Pen d'avoir écarté "des collaborateurs qui font simplement ombrage à Florian Philippot" ainsi qu'à son père Jean-Marie Le Pen, tout en précisant qu'il n'était pas en train de rallier ce dernier.

"On ne peut écarter celui auquel on doit tout parce qu'il est devenu inutile", a-t-il déclaré à propos du fondateur du FN, précisant : "Le Front national est devenu un étouffoir, on ne peut pas penser". "Le procès en opportunisme est impossible puisque je pars au moment où le FN est au zénith, alors que les opportunistes, sans conviction, arrivent en masse au Front national", a-t-il ajouté.

Une "grande droite assumée" avec Marion Maréchal-Le Pen et Nadine Morano ?

Ce proche du souverainiste Philippe de Villiers, qui fut l'une des têtes d'affiche pendant les européennes de 2014, a précisé sur iTELE qu'il rentrait dans une "logique de recomposition d'une grande droite crédible et assumée". Il a cité Marion Maréchal-Le Pen, l'ancienne ministre UMP Nadine Morano, exclue des listes des Républicains pour les élections régionales pour avoir estimé que la France était un pays "de race blanche", et l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino, député LR.

De son côté, Marine Le Pen a affirmé lundi que le maintien de l'eurodéputé au FN était devenu impossible. "Surtout après l'affaire Air Cocaïne, nos désaccords avec A. Chauprade étaient devenus trop importants et son maintien au FN impossible", a-t-elle écrit sur Twitter.

Surtout après l'affaire Air Cocaïne, nos désaccords avec A.Chauprade étaient devenus trop importants et son maintien au FN impossible. MLP

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 9 Novembre 2015

Malgré cette rupture, Aymeric Chauprade compte conserver son mandat d'eurodéputé, mais Edouard Ferrand, qui lui a succédé à la tête de la délégation des députés du FN au Parlement européen, lui a demandé lundi soir "solennellement [...] de renoncer à son mandat de député français au Parlement européen". Ce mandat "lui a été conféré par l'exclusive volonté des électeurs du Front national", a estimé ce dernier.

Avec AFP et Reuters