A la Une de la presse française, ce matin, le Front national et les régionales. A quatre semaines du premier tour du scrutin, le parti de Marine Le Pen est donné en tête dans quatre régions.

D’après le sondage publié par le site du Figaro, si une région basculait au FN, une majorité des Français ne trouverait pas cela gênant. 52 % des personnes interrogées ne seraient pas dérangées par une victoire du Front national aux régionales, et 35 % trouveraient cela «normal». Autre mauvaise nouvelle pour le gouvernement: seulement 12 % des sondés disent avoir l’intention de le soutenir lors du scrutin. Le FN a le vent en poupe, du moins dans les sondages. Sa méthode? «Jouer sur les peurs et bousculer la stratégie de ses rivaux», d’après la Croix, qui constate que le FN est parvenu à «donner le ton» de la campagne. Le parti de Marine Le Pen pourrait l’emporter notamment dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où s’est rendu Libération. Dans un café populaire de Lille, le journal a rencontré quelques habitants qui expliquent pourquoi Marine Le Pen peut apparaître comme un recours: «ça ne peut pas être pire, et ça pourrait être mieux», dit l’un, «il y en a, ils viennent de l’étranger, ils ont des dents en or, ils mendient. Ils n’ont qu’à se les faire enlever, acheter un litre de lait», dit un autre. «Un chômeur, il est indemnisé six pois, un an. Les présidents de la République, ils le sont toute leur vie. Alors les petits vieux, on leur supprime la demi-part, mais nos présidents, ils sont plus royalistes que le roi!».

Manuel Valls, lui, a déclaré hier que «ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois régions», ajoutant qu’il faudra «tout faire» pour éviter que des régions soient gagnées par le FN, dont il a dénoncé le caractère «antisémite et raciste» - «éternel argument qui persiste à ignorer les motivations réelles d’électeurs sans cesse plus nombreux à qui l’on continue d’opposer un «kit anti-FN» qui n’a pas été réactualisé depuis trente ans», juge le Figaro. Le Premier ministre a aussi été interrogé sur sa rivalité supposée avec Emmanuel Macron, une idée qui «ne repose(rait) sur aucune réalité», selon lui. «Continue Emmanuel», «réformons ensemble», a lancé Valls - message reçu 5 sur 5 par le ministre de l’Economie, qui présente aujourd’hui les grandes lignes de son texte sur les «nouvelles opportunités économiques», pour faire de la France «une grande puissance du numérique», d’après Libération. Najat Vallaud-Belkacem, elle, doit annoncer demain des mesures pour favoriser la mixité sociale à l’école. Prudente, la ministre de l’Education ne parle pas de réforme de la carte scolaire, mais d’expérimentation, d’après le Parisien, qui rapporte que la ministre cherche à «en finir avec les collèges ghettos».

A noter également, la réunion en ce moment à Paris des ministres de l'Environnement et de l'Energie d'une soixantaine de pays pour «faciliter l'accord final» attendu à Paris à l'issue de la COP21. Cette pré-COP est  présentée comme «une répétition générale avant la conférence de Paris». La lutte contre le réchauffement, couplée à des politiques de développement solidaire, serait nécessaire pour préserver la planète, mais aussi pour lutter contre la pauvreté et empêcher plus de 100 millions de personnes supplémentaires de tomber sous le seuil de pauvreté d’ici 2030 – un  chiffre mis en avant par un rapport de la Banque mondiale publié hier et relayé par le site du Monde. 

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