
Une soixantaine de ministres se sont retrouvés, dimanche, à Paris, pour une "pré-COP21" en vue d'accélérer les négociations sur le climat à trois semaines du rendez-vous mondial, auquel assisteront une centaine de chefs d'État et de gouvernement.
Une "répétition générale" avant la grande première du 30 novembre. Des ministres d'une soixantaine de pays sont rassemblés à partir du 8 novembre, à Paris, pour une "pré-COP". L’objectif : donner un coup d'accélérateur aux négociations avant le sommet. La conférence (du 30 novembre au 11 décembre) doit sceller un accord mondial contre le réchauffement climatique.
Durant trois jours, ministres de l'Environnement et de l'Énergie représentant l'ensemble des groupes de pays participant aux négociations, vont s'efforcer de réduire leurs divergences, encore nombreuses. Cette réunion, la troisième du genre, n’a pas pour but de "renégocier le texte" issu de la dernière session de négociations à Bonn, en octobre, mais de "faciliter l'accord final" attendu à Paris en travaillant à des formules de compromis, a souligné vendredi Laurent Fabius, le futur président de la COP21.
Cette "pré-COP" est "une étape majeure", "c'est une espèce de répétition générale avant la conférence de Paris", a encore expliqué le ministre français des Affaires étrangères. "Je suis d'un optimisme actif, il faut réussir", a-t-il poursuivi à propos de ce grand rendez-vous.
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Poutine et Obama présents
Pour éviter un échec, comme à la conférence de Copenhague en 2009, il a aussi été décidé de faire venir les chefs d'État et de gouvernement dès le premier jour de la conférence. "Nous avons déjà plus de 100 réponses positives et vont intervenir le président des États-Unis, le président de la Chine, le président de la Russie, le Premier ministre de l'Inde, bien sûr le secrétaire général des Nations unies, le président français et beaucoup d'autres", a déclaré Laurent Fabius, futur président de la COP21 à la presse lors d'une visite du chantier au Bourget.
Ils ont du pain sur la planche, des divergences persistent sur de nombreux points : l'aide financière des pays du Nord à ceux du Sud pour financer leurs politiques climatiques, les objectifs à long terme, la répartition de l'effort contre le réchauffement entre pays industrialisés, émergents et pauvres, la révision à la hausse des engagements pris par les États pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). "Si nous pouvons nous accorder sur le principe et la périodicité d'une clause de révision à la hausse des engagements nationaux [...] nous aurons accompli un pas majeur", a estimé Laurent Fabius.
Le financement en question
Un rapport de l'ONU a rappelé vendredi l'urgence d'intensifier les efforts : les engagements de réduction de gaz à effet de serre, présentés par 146 pays au 1er octobre, aboutiraient à une hausse probable de la température comprise entre +3 et +3,5°C à l'horizon 2100, loin de l'objectif des +2° C.
L'épineuse question du financement des politiques climatiques est aussi au menu. Les pays du Nord ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à ceux du Sud, à partir de 2020, date d'entrée en vigueur de l'accord de Paris.
La "pré-COP" tentera de rapprocher les positions sur le principe d'une augmentation de ces financements après 2020, la participation des pays émergents - et pas seulement des pays riches - à cet effort, l'augmentation de la part des financements consacrée à l'adaptation aux changements climatiques.
Avec AFP