Le parquet de Lyon a annoncé, lundi, le placement en détention des deux pilotes français qui se sont exfiltrés de République dominicaine la semaine dernière. Ils seront entendus prochainement par une juge d'instruction de Marseille.
Moins d'une semaine après leur arrivée en France, Bruno Odos et Pascal Fauret, les deux pilotes français qui avaient fui la République dominicaine, ont été écroués, a annoncé le parquet de Lyon lundi 2 novembre. Plus tôt dans la matinée, ils ont été présentés l'un et l'autre à un juge des libertés et de la détention à Lyon et à Grenoble. Les deux Français seront entendus prochainement par une juge d'instruction de Marseille.
Condamnés en première instance en août dernier à 20 ans de prison à Saint-Domingue, ils avaient été laissés libres en attendant leur procès en appel. Ils ont ensuite réussi à quitter l'île des Caraïbes dans des conditions rocambolesques, avec l'aide d'anciens militaires.
Leurs avocats français ont dénoncé ces arrestations alors que les deux hommes avaient dit venir se mettre à la disposition de la juge d'instruction marseillaise qui enquête depuis 2013 sur ce dossier.
"La police à la maison"
"On avait demandé qu'on nous convoque mais il a fallu que les mauvaises habitudes l'emportent. C'est pathétique", a dit sur iTELE Éric Dupont-Moretti, l'un des avocats des pilotes. "Je ne pensais pas qu'on allait avoir la police à la maison. Mon mari n'est pas un criminel, il attendait la convocation de la juge", a regretté sur la même chaîne Sabine Fauret, l'épouse d'un des deux pilotes.
Le procureur général de la République dominicaine, Francisco Dominguez Brito, a annoncé avoir demandé un mandat d'arrêt international contre les deux pilotes, mais la France refuse d'extrader les deux hommes. "La fuite des pilotes est une preuve supplémentaire de leur culpabilité", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse donnée à Saint-Domingue. "Une personne qui se considère innocente ne tente pas d'échapper à la justice."
Le ministère des Affaires étrangères a assuré que la France n'était pas impliquée dans l'exfiltration des deux hommes. Ils étaient les pilotes d'un Falcon 50 intercepté en mars 2013 à l'aéroport de Punta Cana avec 680 kilos de cocaïne à son bord. Deux autres Français condamnés aux côtés des pilotes restent en République dominicaine.
Avec Reuters