envoyé spécial France 24 à Twickenham (Londres, Royaume-Uni) – Emmenée par un Ashley-Cooper de gala (trois essais), l'Australie a logiquement décroché son billet pour la finale de la Coupe du monde de rugby 2015 en dominant l'Argentine (15-29). Les Wallabies retrouveront donc les All Blacks en finale.
Tout le monde du rugby en rêvait ouvertement : la finale de la Coupe du monde 2015 mettra bien aux prises l'Australie et la Nouvelle-Zélande, samedi 31 octobre, à Twickenham. Vingt-quatre heures après la qualification des All Blacks face à de pugnaces Sud-Africains, les Wallabies ont à leur tour gagné le droit de lutter, le week-end prochain, pour une troisième couronne mondiale.
Face au XV sélectionné par Michael Cheika, les Argentins n'ont pourtant pas démérité (15-29). Les Pumas ont tout simplement vécu un début de rencontre cauchemardesque dont ils ne se sont jamais vraiment relevés.
Dès l'entame de match, les hommes de Daniel Hourcade se sont infligés un lourd handicap. Sur un ballon pourtant sans danger apparent, Nicolas Sanchez a totalement manqué sa passe et offert à Rob Simmons le premier essai du match, sous les poteaux (0-7, 2e).
Derrière, le sort s'est acharné sur eux. En l'espace d'une demi-heure, les Argentins ont perdu leur emblématique n°11, Juan Imhoff (18e), puis leur capitaine Agustin Creevy (30e) sur blessure. Un lourd bilan gonflé par le sifflet de M. Barnes, qui a sorti un carton jaune peu évident à l'endroit de Tomas Lavanini, coupable selon lui d'avoir plongé irrégulièrement dans les pieds d'Israel Folau (26e).
Dès lors, tout a été plus simple pour d'impressionnants Australiens, qui avaient tout de même montré une réelle supériorité dès les premières minutes. Adam Ashley-Cooper, auteur d'un doublé (10e, 32e) durant le premier acte, s'est chargé de donner aux siens une avance confortable.
Un duel de buteurs
Malgré quelques belles inspirations, jamais les Argentins n'ont réussi à franchir la ligne d'enbut adverse, se reposant sur la botte toujours précise d'un Sanchez revanchard (7e, 24e, 36e), et qui a permis aux siens de basculer à la pause avec seulement dix points de retard (9-19).
À la reprise, l'ovation des très nombreux supporters argentins – orchestrée par un Diego Maradona présent au stade et visiblement échaudé par l'enjeu – n'a finalement fait qu'introduire une deuxième période plus tendue, où le beau jeu a globalement laissé place à un duel de buteurs.
Dans la foulée de la sortie de Juan Martin Hernandez, lui aussi touché, Sanchez a ajouté trois nouveaux points dans l'escarcelle des Argentins, revenus à un essai transformé des Wallabies (12-19, 45e).
Derrière, malgré la défection prématurée de Matt Giteau sur un mauvais coup, l'Australie n'a pas paniqué. Bernard Foley a tout d'abord remis les Pumas à dix points, d'un beau coup de pied au-delà des 45 mètres (12-22, 48e) avant que Sanchez ne lui réponde (15-22, 55e).
Un triplé pour Ashley-Cooper
Puis, après un quart d'heure de gestion, les Wallabies ont porté le coup de grâce. Lancé dans l'axe, Drew Mitchell a passé en revue toute la défense argentine, avant de servir en bout de ligne Ashley-Cooper, bien heureux de signer un triplé en fin de rencontre (15-29, 73e).
Sous les yeux d'un stade de Twickenham désabusé par la tournure des événements, les Pumas ont poussé jusqu'au bout, mais sans parvenir à réduire la marque face à une solide défense australienne. Pour l'Argentine, qui n'a pas réussi à marquer d'essai dans cette rencontre, le défi sera donc de taille, vendredi prochain, en petite finale. Les Sud-Américains affronteront l'Afrique du Sud, l'une des défenses les plus imperméables du rugby mondial.
Mais les regards seront sans nul doute tournés sur l'autre match du week-end. Australie – Nouvelle-Zélande, une finale de rêve entre les deux sélections qui ont proposé le plus beau rugby depuis maintenant trois ans. Le choc sera titanesque, à n'en pas douter.