
Vendredi, au moins 58 personnes sont mortes dans plusieurs attentats commis vendredi et samedi dans deux localités du nord-est du Nigeria. Au Cameroun, de violents combats ont éclaté entre les islamistes et l'armée, dans une ville du Nord.
Trois attentats ont ensanglanté le Nigeria, vendredi 23 octobre et samedi 24 octobre, faisant au moins 58 morts et plus de 100 blessés dans le nord-est du pays. Samedi matin, un kamikaze fait exploser sa charge à Maiduguri, fief historique des islamistes de Boko Haram, dans l'État de Borno. La veille, en pleine prière du vendredi dans la même ville, un attentat-suicide avait tué 28 personnes dans une mosquée.
Vendredi l'après-midi, au moins 27 personnes avaient également été tuées et 96 blessées lors d’une explosion à la mosquée de Jambutu à Yola, selon l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema).
Ces attentats n'ont pas été revendiqués mais portent la marque des islamistes de Boko Haram. Ce groupe fait régner la terreur depuis plusieurs années dans des deux villes du nord-est du Nigeria. La seule commune de Yola, une ville de 300 000 habitants située à 750 km à l'est de la capitale Abuja, a été frappée à six reprises en l'espace d'un mois, avec un bilan de 76 morts selon un décompte de l'AFP.
Boko Haram, qui entend créer un califat islamique dans le nord-est du Nigeria, s'en est déjà pris à plusieurs reprises à des mosquées et à des leaders religieux qui ne partageaient pas leurs idées extrémistes.
Depuis 2009, l'insurrection a fait au moins 17 000 morts et 2,5 millions de déplacés.
Une ville camerounaise occupée quelques heures par les islamistes
Au Cameroun, les islamistes de Boko Haram ont pris durant plusieurs heures le contrôle de Kerawa, ville de l'Extrême-Nord, frontalière du Nigeria. Les extrémistes ont occupé la cité une bonne partie de la journée avant d'en être chassés par l'armée camerounaise. Les assaillants avaient attaqué la ville jeudi, "tuant plusieurs personnes dans les mosquées", selon une source sécuritaire qui évoque un bilan non-confirmé de 11 morts bien qu’aucun bilan officiel ne soit pour l’instant disponible.
Kerawa avait déjà été le théâtre d'un double-attentat ayant fait au moins une vingtaine de morts le 3 septembre. Mais c'est la première fois depuis des mois que Boko Haram s'emparait d'une localité, après avoir été considérablement affaibli par une coalition militaire régionale depuis début 2015.
Face aux offensives des armées de la région, les insurgés de Boko Haram, qui ont rallié l'organisation de l'État islamique (EI) ont en effet perdu, depuis début 2015, la plupart des territoires qu'ils contrôlaient, principalement dans le nord-est du Nigeria.
Avec AFP