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Législatives canadiennes : écrasante victoire des libéraux de Justin Trudeau

à Vancouver – Le gouvernement du Premier ministre conservateur sortant Stephen Harper a été balayé par les libéraux de Justin Trudeau qui remportent les législatives au terme de 78 jours d’une campagne serrée, la plus longue de l’histoire canadienne.

Il y a encore six mois, on le disait sans substance, pas assez solide, et pourtant le nouveau Premier ministre canadien est bien Justin Trudeau, après la large victoire remportée lors des législatives canadiennes par les libéraux le lundi 19 octobre.

À 43 ans et 31 ans après son père, le chef du Parti libéral du Canada fait son retour au 24 Sussex où il a grandi en tant que fils aîné du Premier ministre Pierre Elliott Trudeau.
Dans son discours prononcé depuis sa circonscription de Papineau à Montréal, le nouveau Premier ministre a partagé sa volonté d’être une inspiration pour tous les Canadiens : “Avoir une vision positive de la vie publique n’est pas un rêve naïf mais peut être une force puissante en faveur du changement”.

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Il a également appelé à plusieurs reprises au rassemblement. “Les Conservateurs ne sont pas nos ennemis, ce sont nos voisins”, a-t-il notamment déclaré, se réjouissant par là même que “le Québec fasse enfin un retour au gouvernement du Canada”.

Vague rouge au Canada

“C’est du jamais vu, le 3e parti du pays qui passe majoritaire”, a souligné Tasha Kheiriddin, journaliste politique pour la chaîne publique Radio-Canada, qui voit ce résultat comme un désaveu de la politique conservatrice de Stephen Harper, qui était au pouvoir depuis près d’une décennie. “Au-delà des espérances, c’est une renaissance pour les libéraux après les ratés de Stéphane Dion et Michael Ignatieff”, poursuit la reporter Tamara Alteresco au QG libéral de Montréal, faisant référence aux deux prédécesseurs de Justin Trudeau.

C’est en effet une véritable vague rouge qui a déferlé dans la soirée du 19 octobre au Canada. D’abord dans les Maritimes, les provinces de l’Atlantique, premières à afficher leurs résultats : un sans faute, 32 circonscriptions remportées sur 32. Puis l’Ontario, le Québec ont poursuivi sur cette même lancée avant d’être légèrement freiné dans l’Ouest canadien, où se trouve notamment Calgary, le bastion albertain de Stephen Harper.

Démission de Stephen Harper

“Je n’ai aucun regret, nous avons fait élire une très forte opposition officielle au Parlement d’Ottawa”, a déclaré l’ex-Premier ministre qui n’a pas prononcé d’adieux déchirants mais s’est contenté de remercier ses équipes, de réaffirmer ses valeurs conservatrices et de défendre son bilan économique. Dans un simple communiqué envoyé aux médias quelques minutes avant le discours de Stephen Harper, le Parti conservateur annonce que l’ancien Premier ministre renonce à son poste de chef de parti.

Au final, les libéraux envoient 186 députés à la Chambre des communes, bien plus que les 170 nécessaires pour obtenir la majorité. Les Conservateurs de Stephen Harper affichent un score de 100 députés et le Nouveau parti démocratique (NPD) de Thomas Mulcair est le grand perdant avec seulement 41 élus.

“Ce soir les Canadiens ont rejeté la politique de la peur et de la division. (...) Nous acceptons ce choix en toute humilité”, a déclaré Thomas Mulcair qui a fait part de son intention de continuer à travailler dans le nouveau Parlement, et ce malgré un retour à la case départ avec un score similaire à celui de son prédécesseur en 2008.

Le Bloc québécois, parti pro-indépendantiste, perd son chef Gilles Duceppe battu à Laurier-Sainte-Marie (Montréal), mais envoie tout de même 10 députés à la Chambre des communes, et la chef du Parti vert, Elizabeth May, conserve un seul et unique siège grâce à sa victoire en Colombie-Britannique.