Une jeune femme et sa fille ont été tuées dans un bombardement aérien israélien tôt ce dimanche à Gaza, au lendemain d'une nouvelle journée de violences dans l'ensemble des territoires palestiniens.
Une femme enceinte et sa fille âgée de deux ans ont été tuées dans un raid aérien israélien tôt, dimanche 11 octobre, dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources palestiniennes, au lendemain d'une nouvelle journée de violences qui fait craindre une troisième intifada.
L'armée israélienne avait indiqué auparavant que le raid de son aviation avait visé "deux ateliers de fabrication d'armes du Hamas", en riposte à deux tirs de roquette la veille depuis Gaza. L'une des roquettes a été interceptée dans le sud d'Israël, avait annoncé l'armée. Une autre était tombée sans faire de blessés dans la même région.
En Cisjordanie, une Palestinienne a été grièvement blessée dimanche matin par l'explosion d'une bombe qu'elle transportait dans sa voiture au niveau d'un barrage de police près de la colonie de Maalé Adoumim. La voiture piégée, qui se dirigeait vers Jérusalem, était apparemment destinée pour un attentat dans la ville sainte, a expliqué la radio publique en citant des sources policières.
Les violences de dimanche ont également visé les Israéliens. Dans la soirée, un Arabe israélien a foncé en voiture sur un arrêt de bus près de la ville de Hadera, dans le nord du pays. Il est ensuite sorti de son véhicule et a blessé quatre personnes au couteau. Selon les services de secours, une femme de 19 ans est dans un état grave, une adolescente de 14 ans est modérément blessée et deux hommes de 20 et 45 ans sont eux légèrement touchés. L'auteur de l'attaque, âgé de 20 ans, a été arrêté et n'a pas été blessé, selon la police.
Samedi, les violences ont fait deux morts palestiniens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza tandis qu’à Jérusalem-Est, deux Palestiniens de 16 et 19 ans ont été abattus par les policiers israéliens près de la vieille ville, après avoir blessé, dans deux nouvelles attaques au couteau, deux juifs ultra-orthodoxes ainsi que deux policiers israéliens. La Cisjordanie et Jérusalem-Est ont continué à être secouées par les heurts qui ont suivi les funérailles houleuses de trois Palestiniens.
Kerry appelle Netanyahou et Abbas
Sur le terrain politique, Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas se sont rejeté samedi la responsabilité des violences lors d'entretiens téléphoniques avec le secrétaire d'État John Kerry qui a exprimé sa "profonde inquiétude". Il a aussi invité les deux dirigeants à "respecter le statu quo [les règles, NDLR] en parole et en acte" de l'esplanade des Mosquées, lieu saint pour les musulmans et les juifs mais source de la tension actuelle, et à "empêcher les actes et les discours enflammés qui accroîtront les tensions".
Le Premier ministre israélien a répondu à son interlocuteur américain qu'il attendait de l'Autorité palestinienne qu'elle arrête "son incitation féroce, basée sur des mensonges, qui a provoqué l'actuelle vague de terrorisme". Et le président palestinien a réitéré la nécessité pour le gouvernement israélien de cesser de "couvrir les provocations des colons, menées sous la protection de l'armée".
Au total, 23 Palestiniens ont été tués ainsi que 4 Israéliens depuis le 1er octobre. Israël a arrêté 400 Palestiniens, dont la moitié âgés de 14 à 20 ans, selon le Club des prisonniers palestinien.
Si les violences n'ont pas encore atteint l'intensité des intifadas de la fin des années 1980 et du début des années 2000, l'hypothèse d'un troisième "soulèvement" est désormais évoquée.
Avec AFP