
La mort d'un conducteur de moto-taxi musulman à Bangui a déclenché des violences dans la capitale centrafricaine. Plusieurs personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées, majoritairement par balles.
La capitale de la Centrafrique a connu, samedi 26 septembre, ses pires violences depuis le début de l'année. L'élément déclencheur : le meurtre à Bangui d'un jeune conducteur de taxi-moto musulman, dans la nuit de vendredi à samedi. Au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées, majoritairement par balles.
Selon des habitants, deux hommes non identifiés ont égorgé le conducteur pour une raison inconnue. Le corps du jeune homme a été rapporté au PK-5, quartier majoritairement musulman et l'épicentre des massacres inter-communautaires à Bangui de fin 2013 à début 2014. Des jeunes du quartier y ont érigé des barricades samedi, rapporte Anthony Fouchard, le correspondant de France 24 en Centrafrique.
En représailles au meurtre, des musulmans ont ouvert le feu dans un quartier majoritairement chrétien de la ville, où des maisons et des voitures ont été incendiées, rapporte l'agence Reuters. "Difficile de savoir qui sont les belligérants", nuance Anthony Fouchard.
Des violences "inutiles", selon le gouvernement
La zone de Bangui touchée par les violences est difficilement accessible. Des hélicoptères de l'opération Sangaris survolent les quartiers concernés et des troupes de la mission de l'ONU dans le pays, la Minusca, tentent au sol d'empêcher que les barricades se propagent au reste de la ville, indique Anthony Fouchard.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a fermement condamné ces "violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général, et la ville de Bangui en particulier, aspirent à la paix et à la sécurité".
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans une grave crise. Des élections présidentielle et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences. Mais l'organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable un nouveau report des élections.
Avec AFP et Reuters