A la Une de la presse française, ce matin, la remise du rapport Combrexelle, aujourd’hui, à Manuel Valls.

Ce document avance des propositions pour «faire une plus grande place à la négociation collective», et une réforme du Code du travail. Est-il annonciateur d’un «grand chambardement?», se demande la Croix, qui rappelle que François Hollande a annoncé que texte allait servir de base à une réforme permettant «une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises», mais qu’il n’entraînerait pas de remise en cause ni des 35h, ni du smic, ni du contrat de travail. D’où le verdict du Figaro, qui juge que ce rapport ne donnera lieu qu’à une «réforme a minima», puisque le président «ne reprendra pas ses propositions les plus audacieuses». Le rapport Combrexelle, ou l’histoire d’une «occasion manquée», «qui fera(it) perdre à l’économie française encore quelques précieuses années». Le journal trouvera peut-être une lueur d’espoir à la lecture… du Parisien, qui affirme que, si, si, le rapport Combrexelle ouvre bien la voie à «une discrète remise en cause des 35 heures», en proposant aux entreprises de décider d’un temps de travail à la carte pour leurs salariés, et de jouer sur le seuil à partir duquel ils sont payés en heures supplémentaires. L’Opinion parle d’un document «pour tout chambouler», d’un texte d’une «rare audace», tout en rappelant qu’ il y a parfois loin de la coupe aux lèvres: «De la belle construction intellectuelle à la vraie réforme, il y aura bien sûr un océan de reniements, de compromissions et d’édulcorations». Pour l’Humanité, le rapport de l’ex-directeur général du travail vise purement et simplement à «laminer» les droits des salariés.

Il est aussi beaucoup question du feu vert donné par l’Elysée pour l’accueil de 24000 réfugiés en deux ans. «La France se prépare», annonce le Parisien, qui évoque un «défi historique» et rapporte que les premiers de ces réfugiés sont attendus dès aujourd’hui dans plusieurs villes. 220 se seraient portées volontaires. Mais leur installation aurait déjà viré à la «zizanie» chez les maires de France, entre ceux qui disent oui sans conditions, ceux qui n’en veulent pas du tout, et ceux qui veulent bien des réfugiés syriens, mais à la condition expresse qu’ils soient chrétiens.

On termine avec deux anniversaires. 63 ans - c’est la durée du règne d’Elisabeth II, dont la longévité détrône celle de la reine Victoria. A lire du côté de Libération, avec un détournement de la couverture de l’album des Sex Pistols, «God Save The Queen». «Pourquoi tant de règne», titre Libé: «23226 jours de tradition et d’ennui». 23226 jours après ses débuts, constate Libé, Elisabeth II «règne toujours dans le cœur des Britanniques, immobile», «comme un vase de faïence posé depuis toujours sur la cheminée, qui rappelle à toute la famille ses souvenirs communs et la splendeur de son passé». 100 ans d’existence: le Canard Enchaîné, monument de la presse française, fait mieux que la reine d’Angleterre et ne s’est jamais aussi bien porté. Longue vie au palmipède!

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