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France 24 poursuit son voyage sur les traces des migrants qui arrivent en masse aux portes de l'Europe. Notre équipe a suivi, entre Thessalonique et Vienne, trois mères avec des enfants en bas âge qui s'occupent de l'intendance logistique du voyage.
La plupart des migrants que nous avons suivis sur les chemins de l'exil sont des hommes. Ils ont laissé leur famille derrière eux pour tenter l'aventure européenne. Un périple long et dangereux.
Mais il y a aussi des femmes, des mères avec des enfants en bas âge. Elles s'occupent de toute l'intendance logistique du voyage. Karim Hakiki, Fernande Van Tets et Adel Gastel ont suivi trois femmes à des étapes différentes de leur périple, entre Thessalonique et Vienne. Paroles de femme : entre craintes et espoir.
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Son enfant sous le bras, Mountaha vient à peine d’arriver en Grèce. C'est le début, pour elle et sa famille, d'un long voyage vers l'inconnu. Tous attendent un bus pour rejoindre la frontière macédonienne. La jeune étudiante de 23 ans espère atteindre l'Allemagne.
C'est pour son fils de 4 mois, Mohamed, qu'elle a décidé de fuir son pays, la Syrie.
"Si nous étions restés en Syrie, nous aurions condamné son avenir, dit-elle. Même si nous avions choisi un pays arabe, il n’aurait certainement pas eu le même avenir qu’en Europe. Ici, ils respectent les droits de l’Homme. Ils respectent notre volonté."
Mountaha et son mari Anas ont tout laissé derrière eux. Pour financer leur long voyage en Europe, Anas a vendu sa voiture, et, elle, tous ses bijoux et ses objets de valeur. Au total : 5 000 euros chacun, sans garantie de réussite.
Amira a fui la Syrie pour sauver son époux. Ce dernier, soldat de l'armée syrienne, était menacé par l'organisation de l'État islamique (EI) à Qamishli, dans le nord du pays. Après avoir traversé trois pays, leur voyage s’arrête en Hongrie. Pendant cinq jours, Amira, comme les autres femmes, campe sur le parvis de la gare Keleti de Budapest avec son fils malade. Un nourrisson de 4 mois. Après une semaine d'attente, Amira et toute sa famille ont pu finalement prendre un bus pour Vienne, en Autriche.
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À la frontière austro-hongroise, c'est la fin du voyage pour Hamsa. Sa joie est teintée de tristesse aujourd'hui. Même si elle a atteint son but avec les cinq membres de sa famille, son regard est vide... L'ancienne enseignante à Damas pense à ceux qu'elle a laissés derrière elle. "Je suis loin de ma famille. Ils sont restés en Syrie, un pays en crise, en guerre, avec de nombreux problèmes, sous une dictature. C’est très dur pour moi de les avoir quittés car je suis leur unique fille. Mais j’ai dû choisir entre mes parents et mes enfants, l’avenir de mes enfants."
Alors que Hala, sa fille aînée, veut faire des études de psychologie, Hamsa, elle, espère enseigner à nouveau.
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