Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a réclamé dimanche dans la presse une politique du droit d'asile dans l'Union européenne unifiée et renforcée. Il s'est aussi prononcé pour une répartition plus juste des réfugiés dans l'UE.
La politique du droit d'asile dans l'Union européenne doit être unifiée et renforcée, et les réfugiés répartis de manière juste entre les pays, a réclamé dimanche 23 août le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, avec son collègue social-démocrate, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.
Les deux hommes forts du SPD dans le gouvernement d'Angela Merkel déclarent dans une tribune parue dans le quotidien "Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung" (lien en allemand) qu'"une juste répartition des réfugiés en Europe est nécessaire", évoquant un "devoir de générations".
"Une situation, dans laquelle, comme c'est le cas aujourd'hui, seuls quelques pays membres portent l'entière responsabilité, est aussi peu gérable qu'un système qui pèserait unilatéralement sur les pays qui par hasard forment les frontières extérieures de l'Union européenne", ont insisté Sigmar Gabriel et Frank-Walter Steinmeier.
Les deux ministres demandent la mise en place d'un "codex européen de l'asile", garantissant un même statut de l'asile dans toute l'Union européenne, et une politique européenne intégrée en la matière "nouvelle et plus ambitieuse".
L'Allemagne apparaît débordée par l'arrivée dans le pays d'un nombre sans précédent de réfugiés, avec des demandes d'asile prévues pour atteindre le niveau record de 800 000 en 2015.
"Agir contre les pays membres qui n'assument pas leurs devoirs"
Au moment où cette prévision record était dévoilée, mercredi, Sigmar Gabriel avait déjà accusé l'UE d'"échouer lamentablement", tandis que le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, appelait la Commission européenne à "agir contre les pays membres qui n'assument pas leurs devoirs".
Alors que l'Allemagne reçoit un grand nombre de réfugiés des pays des Balkans, désormais considérés comme sûrs, ils souhaitent également que les personnes ne pouvant pas prétendre au droit d'asile "retournent dans leurs pays d'origine", auxquels ils demandent une collaboration plus grande.
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Les déclarations des deux ministres survient justement alors que les incidents se multiplient en Allemagne autour des structures d’accueil des réfugiés. Selon l'agence allemande DPA, de nouveaux incidents ont eu lieu samedi soir entre des policiers et des militants d'extrême droite protestant contre l'ouverture d'un foyer pour réfugiés à Heidenau, dans l'est de l'Allemagne.
Des heurts faisant plusieurs dizaines de blessés avaient déjà eu lieu vendredi soir. À l'appel du parti néo-nazi NPD, environ un millier de personnes, selon le décompte de la police, avaient manifesté vendredi en fin d'après-midi contre l'arrivée prévue dans cette ville, non loin de Dresde, de centaines de demandeurs d'asile.
Avec AFP