logo

Au moins 21 morts dans un nouvel attentat au nord de l’Afghanistan

L’Afghanistan a été frappé samedi soir par un nouvel attentat dans la province de Kunduz, au Nord, dernière attaque en date d’une série qui touche le pays depuis la prise de pouvoir du successeur du mollah Omar à la tête des Taliban.

Un nouvel attentat perpétré samedi 8 août par les Taliban a fait 21 morts dans la province de Kunduz, au nord de l'Afghanistan. Alors que la nouvelle direction des insurgés semble vouloir montrer sa détermination à poursuivre le jihad entamé sous la férule du défunt mollah Omar, une vague de violence se répand dans le pays, et particulièrement à Kaboul, depuis jeudi.

Trois attentats ont déjà endeuillé la capitale afghane. Le bilan de ces violences s’élève désormais à 51 morts et plus de 200 blessés. Vingt-sept personnes sont décédées lors d'un attentat-suicide contre une académie de police vendredi soir. Deux de ces attaques ont été revendiquées par les Taliban, dont l'insurrection, lancée à la chute de leur régime en 2001, s'étend désormais à la quasi-totalité du pays.

Les circonstances de l'attentat de samedi soir à Kunduz restent pour l'heure floues. Selon le ministère de l'Intérieur, les "21 civils" ont péri dans un "attentat-suicide" dans le district de Khanabad, mais les autorités locales ont plutôt évoqué le décès de "miliciens" anti-Taliban tués par "une bombe artisanale". Seule chose certaine : les Taliban ont revendiqué cette attaque.

"Démonstration de force"

La province de Kunduz, une région-clé pour les échanges commerciaux à la frontière avec le Tadjikistan, est devenue ces derniers mois le théâtre de très violents affrontements entre les Taliban d'un côté, et l'armée et des milices à la réputation sulfureuse, de l'autre.

Signe des difficultés qu'éprouvent les forces afghanes à stabiliser le pays depuis la fin de la mission de combat de l'Otan, remplacée par une mission de conseil et de formation des troupes afghanes, les Taliban ont même réussi à progresser jusque dans les faubourgs de la ville de Kunduz, avant d'en être repoussés.

>> À voir sur France 24 : "Afghanistan : les premiers pas d’un gouvernement enfin constitué"

Par cette cascade d'attaques, la nouvelle direction des Taliban pourrait vouloir montrer aux plus sceptiques qu'elle est toujours aussi déterminée à poursuivre le "jihad" contre les forces locales et leurs alliés de l'Otan, estiment des analystes afghans interrogés par l'AFP. Pour Abdul Hadi Khaled, un expert afghan en sécurité, "c'est une démonstration de force".

Le mollah Mansour est en effet loin de faire l'unanimité au sein de ses propres combattants. Une partie d'entre eux l'accuse d'avoir été couronné au terme d'un processus de désignation expéditif et d'avoir menti pendant deux ans sur l'état de santé du mollah Omar, qui s'est éteint en avril 2013 au Pakistan, selon les services secrets afghans.

Avec AFP