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Le Mexique face aux interrogations soulevées par l'évasion d’"El Chapo"

Cinq jours après l'évasion d’"El Chapo", une délégation de parlementaires mexicains a inspecté le tunnel emprunté par le célèbre détenu. Le pays tente de comprendre pourquoi un prisonnier sous haute surveillance a pu s’évader si facilement.

Les autorités mexicaines continuent de s’interroger sur les circonstances qui ont permis au baron de la drogue Joaquin "El Chapo" Guzman de s’évader dans la soirée de samedi 11 juillet. Alors que le pays s’interroge sur le moment exact où la disparition du prisonnier a été signalée, c’est désormais une délégation de parlementaires qui a inspecté le tunnel par lequel El Chapo s’est enfui de la prison d’Altiplano, l’une des plus surveillées du pays.

Pour l’un des ces parlementaires, membres d’une commission nationale sur la sécurité, il faut "totalement revoir le système pénitentiaire du pays, revoir les protocoles qui sont en place, les règles, le traitement des prisonniers, particulièrement ceux qui sont dangereux et qui ont un énorme pouvoir économique". D’autant qu’El Chapo, 58 ans, s’était déjà évadé d’une autre prison de haute sécurité en se cachant dans un panier à linge sale en 2001.

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Le Mexique face aux interrogations soulevées par l'évasion d’"El Chapo"

Il lui a fallu cette fois un tunnel long d’un kilomètre et demi, creusé sous sa douche, pour quitter la prison fédérale d’Altiplano distante de Mexico de 90 kilomètres. Celle-ci occupe une surface de 26 hectares, dont seulement 2,8 alloués à son bâtiment lui-même, le reste du terrain servant de périmètre de sécurité, selon des documents de l’administration mexicaine.

Anticipant les critiques de la délégation de parlementaires, l’administration mexicaine a défendu le niveau de sécurité de la prison d’Altiplano : "Le niveau de sécurité de ce centre est maximal et il existe des systèmes et équipements électromécaniques et électroniques comme un circuit fermé de télévision, un contrôle des accès, des alarmes, des détecteurs de métaux, drogues et explosifs." Un agent de la police fédérale a renchéri en décrivant les "trois murs de béton" qui forment le périmètre de sécurité de la prison, également entourée par quatre tours de surveillance.

Une tête est également tombée : il s’agit de celle de Ramón Eduardo Pequeño, directeur du service de renseignements de la police fédérale. Il était responsable des systèmes de vidéosurveillance. Il sera remplacé par Damián Canales Mena, qui vient de quitter son poste de secrétaire chargé de sécurité des villes de l’État de Mexico il y a quelques semaines.

Parmi le personnel pénitentiaire, une trentaine de fonctionnaires ont été interrogés à propos d’éventuelles complicités. Une vingtaine sont encore en garde à vue. Le gouvernement offre 3,8 millions de dollars pour sa capture.