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Lydia Guirous, étoile montante des Républicains et avocate acharnée de la laïcité

Le 2 juin dernier, Nicolas Sarkozy nommait une nouvelle porte-parole aux Républicains, Lydia Guirous. Une ascension fulgurante pour la jeune française d'origine algérienne, qui défend avec acharnement les valeurs républicaines, et surtout la laïcité.

Lydia Guirous est la nouvelle porte-parole des Républicains, depuis le 2 juin. Une ascension fulgurante, pour cette jeune femme française d’origine algérienne qui n’a rejoint le parti de droite, encore nommé UMP, qu’en janvier dernier. Et pas de n’importe quelle manière. Nicolas Sarkozy en personne l'a nommée secrétaire nationale aux valeurs de la République et à la laïcité, la débauchant du parti de centre-droit UDI où elle était encartée.

Du sur-mesure pour la jeune femme de 30 ans, qui s’est fait connaître quelques mois plus tôt, en octobre, avec la publication de son livre, "Allah est grand, la République aussi". Ses leitmotivs : une défense acharnée des valeurs de la République, une stricte observance de la laïcité, et la dénonciation du communautarisme, terreau selon elle de l’islam radical.

La laïcité est en effet pour Lydia Guirous le rempart contre la montée de l’islam radical qu'elle estime se produire en France. Et pour la défendre, elle a adopté, depuis son arrivée à l’ancienne UMP, des positions radicales, parfois allant à contre-courant de celles de certains membres importants de son parti. Elle propose ainsi, en février dernier, l’interdiction du voile à l’université dans les salles de cours, alors qu’Alain Juppé ou François Fillon par exemple n’y voient pas une entrave à la laïcité. Au sein même de son parti, ses avis sont donc loin de faire l’unanimité. "Elle est marquée par son histoire et c’est tout à fait respectable. Mais la France est aussi un pays de libertés", confie une dirigeante du parti, citée récemment par "Le Monde".

Un rêve français devenu cauchemar

Selon la jeune femme diplômée de l’université Paris-Dauphine et de l’ESCP, la France n’est plus ce qu’elle était. Née en Kabylie en 1984, elle est arrivée dans la région de Roubaix à l’âge de six ans avec sa famille, fuyant les années noires du terrorisme en Algérie. Aujourd'hui, celle qui veut être française avant tout dit ne plus reconnaître la patrie pleine de promesses qui l’a accueillie. "À notre arrivée, mes parents et moi avions un rêve français, qui tous les jours malheureusement se transforme en cauchemar dans certains territoires abandonnés de la République", confiait-elle à RFI en décembre 2014. Et d’énumérer les "quartiers entièrement halal, abandonnés aux obscurantistes où le voile est devenu la norme".

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Dans son livre, Lydia Guirous revient notamment sur ses souvenirs d’enfance, son bonheur d’aller à l’école et sa soif d’apprendre, le français notamment, et de réussir. De l’intégration, elle a donc une idée très précise. "Selon moi, c’est à celui qui arrive de s’adapter à la culture française et de faire un pas vers elle et non l’inverse", écrit-elle, expliquant avoir "fait le choix d’éviter de parler le kabyle, à part en vacances ou dans des circonstances qui l’y obligent". Elle va même jusqu’à préconiser de préserver son héritage culturel "de manière discrète, sans heurter le modèle de la société dans laquelle nous vivons". Certes tous les immigrés ne partagent pas ces idées. À l’assimilation dans le pays d’accueil, certains préfèrent la vie en communauté.

Mais la vie en communauté peut être aussi interprétée comme un communautarisme, que Lydia Guirous juge être la "gangrène de la République et de notre vivre ensemble". La jeune femme met en garde contre ce phénomène, puisque Roubaix, ville déshéritée où elle a été élevée, en serait un exemple. Et la réaction de sa tante qui, venue d’Algérie passer quelques jours à Roubaix, s’est crue dans le quartier algérois de Bab el Oued, la preuve criante. 

Revenir aux valeurs de la République.

"Se communautariser revient à se renfermer sur un modèle fantasmé des commerces entièrement halal, des hommes en barbe et jelaba, des femmes qui portent la burka." Autant de signes, pour Lydia Guirous, de "l’islamisme et du fondamentalisme". D’interview en entretien, la jeune femme, féministe dans l’âme - elle est présidente de l’association Future au féminin -, n’a de cesse de fustiger, comme dans son ouvrage, "la lâcheté de certains politiques qui ont renoncé aux valeurs de la République, et ont fait des ajustements avec la laïcité par complaisance par crainte de stigmatiser, de faire le jeu du Front national".

De fait, elle s'oppose à la mise en place de menu de substitution dans les cantines. Et voyant dans le port d’une jupe longue une "provocation à la laïcité", elle a soutenu, dans une interview à Europe 1 début juin, l'interdiction du port de ce vêtement au lycée.

À ceux qui l’accusent précisément d’avoir le même discours que celui de l’extrême droite, elle répond calmement qu’aucun sujet ne devrait rester l’apanage du FN puisqu’il n’y a pas de "tabou" dans la République et qu’au contraire, en s’en emparant à bras le corps, "elle ôte de la matière au Front national".