
Six mois avant le début de la conférence de Paris sur le climat, des responsables chrétiens, musulmans, juifs et bouddhistes se sont réunis au Sénat pour élaborer un "texte de plaidoyer" et préparer une rencontre avec le président Hollande.
Des responsables chrétiens, juifs, musulmans et bouddhistes se sont réunis, jeudi 21 mai, en amont de la conférence de Paris sur le climat (COP21) qui se tiendra en décembre. Un colloque de responsables religieux, dans "un lieu républicain s’il en est" (le Sénat) et portant sur un "enjeu pour l’humanité toute entière". Une réunion qui fait abstraction des choix religieux pour se concentrer sur un enjeu planétaire.
Pour François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, qui assure la présidence tournante de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), la réunion n’est pas un prétexte pour apaiser les tensions entre communautés. "La question c’est : ‘Comment, dans une société comme la nôtre, les religions peuvent-elles se mobiliser pour défendre une cause qui dépasse largement l’aujourd’hui ?’"
Cependant, Joël Mergui, président du Consistoire central, estime dans un article du "Monde" paru jeudi qu’il faut saisir l’occasion de débats qui rapprochent, dans notre société. "Dans une situation de crise, il est indispensable de savoir rassembler", ajoute-t-il.
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Quel lien établir alors entre la religion et le dérèglement climatique ? "C’est un sujet qui nous préoccupe depuis longtemps", avance François Clavairoly. Les cultes de France ont également entendu l’appel que leur avait lancé Nicolas Hulot en 2014 dans "Le Monde". Le militant écologiste, nommé envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète en décembre 2012, avait appelé les autorités religieuses à "provoquer un sursaut de conscience face à la crise climatique actuelle".
Collaboration avec la société
Le militant environnementaliste a réitéré sa demande à l’occasion du colloque, estimant que les instances religieuses pouvaient aider "à placer la réflexion sur cette crise climatique à un niveau supérieur, à faire en sorte de lui donner une dimension éthique".
Pour des religions qui ne voient pas la solution au dérèglement climatique dans une culpabilisation de l’homme mais dans sa capacité à prendre son avenir en main, le colloque a été l’occasion de proposer des solutions positives. "Les religions ne sont pas en surplomb de la société mais elles collaborent avec elle, explique François Clavairoly. Nous nous sommes réunis d’abord pour nous entendre les uns les autres […]."
Parmi les propositions évoquées jeudi, il cite notamment "la formation des membres des différentes religions à la sensibilisation à l’environnement", des projets de construction respectueux de l’environnement menés par les paroisses ou encore le mouvement du scoutisme, dont l’esprit comprend la protection de l’environnement.
"Nous, religieux, avons une véritable attention à l'environnement, mais on ne sait peut-être pas l'expliquer assez", analyse le grand rabbin de France, Haïm Korsia, pour l’AFP. Lequel se réjouit à l'idée que la COP21 édicte des règles plus contraignantes, qu'il anticipe avec humour : "Nous, dans le judaïsme, nous avons 60 jours par an sans voiture [les shabbat et certaines fêtes, NDLR]. Je dis ça pour que les uns et les autres puissent prendre exemple..."
Avec AFP